Le collectif des députés est toujours remonté contre les ex-putschistes. Ils jugent toujours la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président démissionnaire, IBK, « illégale ». «Les auteurs du coup de force du 18 aout 1994 ont violé des dispositions de l’article 42 de la constitution du 25 février 1992 qui ordonne au Président de République la consultation du Premier ministre et du Président de l’Assemblée nationale avant la dissolution de l’Assemblé nationale », a indiqué l’honorable Hamidou Djimdé, responsable à la communication du collectif. Et l’article 42 de la constitution dit : « Le Président de la République peut, après consultation du premier ministre et du président de l’Assemblée nationale, prononcé la dissolution de l’Assemblée nationale. Les Elections générales ont lieux 21 jours au moins et 40 jours au plus après la dissolution ».
Selon ces anciens députés, le Président de la République a démissionné avant de dissoudre l’Assemblée nationale. Ce qui est, à leurs yeux, anormal au regard de l’article 36 de la Constitution du Mali. Pour le responsable du collectif, « la démission du Président de la République et la dissolution de l’Assemblée nationale qui s’en est suivi malgré la violation flagrante de la constitution malienne », a indiqué Hamidou Djimdé qui a également rappelé les démarches entreprises par les anciens députés pour une gestion à l’amiable du problème. « Nous, les députés de la 6e législature, avons adopté une démarche patriotique, pacifique et sage pensant aider la transition dans une atmosphère apaisée », a laissé entendre l’ancien député élu à Koro. Selon lui, des pourparlers demandés auprès du prédisent de la transition ont été vains.
Il estime d’ailleurs que les autorités de la transition ont mis à mal la constitution du 25 février 1992 par, entre autres : la création de la vice-présidence, la militarisation de l’administration, le mépris des partis politiques et des députés, la violation flagrante de la charte et du décret fixant la clef de répartition des membres du CNT, la violation de la liberté de presse, la liberté d’opinion, les arrestations arbitraires, voire extra judiciaires, etc. « La superposition ou la coexistence de trois textes fondamentaux, du jamais vu dans l’histoire du Mali, qui régissent tous en même temps le pays. Il s’agit de la Constitution du 25 février 1992, l’Acte fondamental du 24 aout 2020 et de la fameuse Charte de la Transition du 12 septembre 2020 », a déploré le porte-parole du collectif des députés, visiblement très remonté. Il n’en décolère pas et ajoute : « ce désordre juridico-constitutionnel ouvre la voie libre aux acteurs du désordre a une multitude de choix selon les événements et les situations à choisir le texte qui les arrange sans être iniquité » faisant référence à la dissolution de l’Assemblée nationale et la nomination des membres du CNT pour « représenter le peuple ».
Hamidou Djimdé a donc invité tous les députés de la 6e législature à valoriser le droit de vote des concitoyens en choisissant leurs représentants nationaux. Pour le collectif « l’Assemblée nationale, étant l’émanation de l’ensemble des sensibilités sociopolitiques de la nation toute entière par voie d’élection, doit avoir sa place dans cette transition à travers la diplomatie parlementaire, le vote des lois, la ratification des accords internationaux ». Or, argumente l’honorable Djimdé, « les membres du CNT étant nommés, ne sont pas une émanation du peuple. Ainsi, il ne saurait être un organe législatif crédible. »
C’est en tenant compte de tous ces paramètres que le collectif réclame haut et fort « la dissolution » pure et simple du CNT qu’il qualifie d’« illégal et illégitime » et le rétablissement immédiat de l’Assemblée nationale de la 6e législature issu du suffrage exprimé par le peuple malien ».
Il faut rappeler que les négociations entamées au niveau du ministère de la Réconciliation nationale ont échoué.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali