Pendant que les Maliens sont dans l’incertitude concernant la tenue des élections générales, les États-Unis passent à la vitesse supérieure. A travers leur ambassadrice à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, elles ont réclamé, avec insistance, aux autorités de la transition malienne, un calendrier pour les élections. « La priorité absolue doit être l’organisation et la tenue d’élections libres et équitables d’ici la fin de la période de transition » , a insisté l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU.
Ces élections devront normalement se tenir en début 2022 selon la Charte de la Transition dont la durée est de 18 mois. 7 mois après, les lignes ne bougent pas. Le doute plane sur la volonté des nouvelles autorités à organiser ces élections dans le délai prévu. Or, pour certains partenaires du Mali dont les États-Unis, il faut forcement tenir ces élections à temps.
Pour la diplomate Américaine, les autorités de la transition doivent être claires à ce sujet. « Nous devons nous assurer que des élections libres et équitables se déroulent à temps » a-t-elle indiqué, selon l’AFP.
Ce point de vue est, à en croire l’AFP, également partagé par le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix. Mais, ce dernier va plus loin en soulignant la nécessité de la création d’un environnement propice à une élection apaisée au Mali. « J’encourage les acteurs politiques maliens à travailler dans un esprit de compromis et à promulguer des réformes visant à créer un environnement propice à des élections pacifiques, inclusives, transparentes et crédibles », a-t-il indiqué en précisant que « ces élections représentent le test décisif de la transition actuelle et une étape nécessaire vers le retour du Mali à la règle constitutionnelle ».
Dans le même sens, l’ambassadrice française adjointe à l’ONU, Nathalie Broadhurst a souligné qu’ « Il est essentiel que le processus soit accompagné d’un dialogue ouvert et approfondi avec l’ensemble de la classe politique et des représentants de la société civile ».
En effet, les diplomates Onusiens n’ont pas caché leurs préoccupations face à ces élections qui doivent se tenir dans un contexte de crise sécuritaire profonde au Mali. « La détérioration de la situation sécuritaire dans le centre et le nord du Mali » a indiqué Jean-Pierre Lacroix avant de rappeler que « depuis le début de l’année, les troupes de la Minusma ainsi que les Forces de défense et de sécurité maliennes ont subi des attaques répétées et d’importantes pertes, tandis que plusieurs grandes agglomérations vivent sous la menace permanente de groupes armés ».
En effet, le dernier bilan de ces attaques terroristes est de 4 morts et 34 blessés parmi les Casques bleus de la Minusma, fixant à 140 le nombre total de la perte Onusienne dans la guerre au Mali, a rapporté l’Agence française de presse. Ce bilan place aussi l’intervention au Mali comme la mission la plus meurtrière de toutes les missions onusiennes dans le monde.
Il faut noter que selon les derniers chiffres, l’ONU a près de 13.000 militaires et quelques 1.700 policiers en total au Mali.
Malgré ce chiffre, indique l’AFP, le Niger a estimé que « la Minusma devait être plus forte et plus robuste ».
Les autorités maliennes pourront- elles respecter le calendrier électoral tel que souhaité par la Charte de la transition ? Le futur nous le dira.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali