Si les deux hommes ont officiellement réaffirmé leur engagement de renforcer les relations bilatérales entre nos deux pays, officieusement, l’autre raison de la visite du Premier ministre Maïga, pourrait avoir trait à la recherche de solution à la grave crise énergétique que connaît notre pays ! « Notre sécurité est un objectif commun et nous devons travailler les uns avec les autres pour garantir la sécurité de notre sous-région. Si la maison de votre voisin est en feu, vous devez l’aider à l’éteindre, sinon il se propagera à la vôtre », a déclaré John Dramani Mahama à la presse à l’issue d’un entretien avec le Général Abdoulaye Maiga. « Le combat pour la souveraineté de l’Afrique s’inscrit dans la vision du président Mahama. Nous le remercions (…) pour le soutien indéfectible du Ghana », a pour sa part indiqué le Premier ministre Maiga. Mais comme nous l’avons souligné, la visite pourrait aussi avoir un lien avec les solutions envisagées pour la gestion de la crise énergétique dans notre pays, le Ghana, bien qu’ayant connu des délestages l’année dernière, étant depuis quelques années un pays exportateur d’électricité, avec un peu plus de 2 500 GWh exportés en 2023, soit 10% de sa production totale.
Le Ghana vend de l’électricité notamment au Burkina-Faso, au Bénin et au Togo.
Le Mali, pourrait être intéressé par le canal ghanéen, des solutions mises en avant par les travailleurs de EDM et d’autres acteurs ayant envisagé l’exploration de partenariat avec les pays voisins pour la mise en œuvre du Plan d’urgence de sauvetage de EDM-SA, du Premier ministre, avec en toile de fond l’amélioration de la desserte d’électricité pour un scénario de 80 à 100% pour la période Décembre 2024-Janvier 2025. Un plan qui est donc toujours dans l’expectative qui privilégie également l’exploitation d’autres créneaux, comme le cantonnement des dettes bancaires des fournisseurs de carburant. S’y ajoutent l’examen des possibilités d’obtention d’un prix de combustible plus avantageux, l’élaboration par EDM-SA d’un plan de réduction des charges, l’éventualité de la mise en place d’un système de fuel-management pour une meilleure séparation des responsabilités, la constitution d’un stock national de sécurité, l’examen de la possibilité d’augmenter les tarifs pour les industriels et les grands comptes, la mise en route des centrales en panne, la mobilisation immédiate de 20 milliards de FCFA pour l’achat de combustible…
Notre pays ayant maille à partir avec la Côte d’Ivoire, le Ghana pourrait donc être une solution de substitution à la CIE Côte d’Ivoire, via le Burkina Faso. Toute la question est de savoir dans ce cas spécifique si le Mali et le Burkina ont les outils nécessaires adaptés pour ce faire ? â–
MAÏMOUNA DOUMBIA
Le Soir de Bamako
