La résistance rime toujours avec la Cité des Askia qui vient d’être le théâtre d’une scène dramatique à cause de la gâchette facile de certains soldats de la Minusma. Le bilan est de 3 morts et plusieurs blessés. Ceux qui sont morts, le sont pour que vive le Mali.
Lundi 26 janvier au matin, dans le froid piquant, les populations de la Cité des Askia ont décidé de battre le pavé pour que la République du Mali soit UNE et INDIVISIBLE. Pour les marcheurs, il ne n’agit, ni plus ni moins, que de faire jouer la fibre patriotique devant le jeu partisan de la Minusma. Elles tenaient à tout prix à dénoncer l’attitude de partialité de cette dernière entre les groupes armés du nord..
En répondant à l’appel de la patrie pour une marche pacificique, l’on ne se doutait point dans la Cité des Askia qu’une scène avec un décor tragique allait se jouer dans les heures qui suivront. La marche, en effet, prévue dans un climat de sérénité tourne, malheureusement, au drame du fait de la gâchette trop facile des soldats de la Minusma (Mission Intégrée des Nations unies au Mali) avec un spectacle horripilant (3 morts et plusieurs blessés).Toute chose qui suscite plusieurs interrogations sur son rôle. Quel paradoxe !
En face d’une population que l’on veut river à son clou, le gouvernement malien ne s’est pas fait attendre pour manifester à son endroit sa solidarité, l’une des plus agissantes. Les enfants, les jeunes, les vieux sont désormais sous l’aile de l’équipe que pilote le Premier Ministre Modibo KEÏTA.
Le soutien est réel si bien que le Président de la République, SE Ibrahim Boubacar KEÏTA s’est vu imposer un nouvel agenda. En effet, son départ sur Adis Abeba pour sa participation au 24emesommet de l’Union Africaine est tout simplement annulé. Il s’est rendu au chevet des blessés à Gao non sans avoir condamné avec la dernière rigueur les événements du 26 janvier dans la Cité des Askia. Aussi, a-t-il promis que toute la lumière sera faite pour situer les responsabilités.
De son côté, le Premier Ministre a pris langue avec la classe politique (opposition et majorité) pour ramener les uns et les autres à de meilleurs sentiments et d’éviter les commentaires tendancieux qui risquent de donner à la Minusma une sale réputation.
En tout état de cause, la Minusma ne saurait être l’ennemie du peuple malien. Il y a eu des fautes graves qui doivent être punies. Mais, elle ne saurait être considérée comme une institution qui cherche à nuire aux intérêts des Maliens, au risque de donner l’occasion aux vrais ennemis de rire à gorge déployée.
Idrissa I. MAIGA
Source: L’Agora