Dans la zone des trois frontières, le Tchad réduit l’effectif de ses soldats envoyés pour appuyer le G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme. L’information est tombée comme une boule de neige, ce samedi 21 août.
Au moment où on assiste à une recrudescence des attaques attribuées aux groupes djihadistes dans plusieurs pays du Sahel, le Tchad réduit l’effectif de ses soldats envoyés dans le G5 pour la lutte contre le terrorisme. Les prophéties se réalisent-elles ? Après la mort du Maréchal Idriss Deby Itno, ex-président tchadien, des voix s’étaient levées pour exprimer des craintes quant au sort du Sahel en termes de sécurité. L’engagement de Deby pour la stabilisation de cette région ne faisait aucun doute.
Redéploiement stratégique
Après le sommet des chefs d’États du G5 Sahel à N’Djamena, en février 2021, le Tchad a joint l’acte à la parole : en envoyant 1200 soldats dans la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso) afin de lutter contre le terrorisme. La moitié de cette troupe, soit 600 militaires, vient d’être rapatriée. Le contingent est arrivé au Tchad le jeudi dernier, selon une information donnée, ce samedi 21 août 2021, par le porte-parole du gouvernement tchadien Abderaman Koulamallah.
Cet effectif, retiré de la force anti-djihadiste du G5 Sahel, est destiné au Nord du Tchad. Une zone qui traverserait des défis sécuritaires majeurs.
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement tchadien, Abderaman Koulamallah rassure néanmoins qu’« Il ne s’agit pas d’un retrait [mais plutôt ndlr] d’un redéploiement stratégique [qui ndlr] n’a absolument aucune incidence sur la capacité des forces tchadiennes à jouer leur rôle de forces motrices dans la lutte contre le terrorisme. »
Décision actée depuis le sommet
Ce rapatriement amène à se poser des questions quant à la gestion des forces militaires tchadiennes après le décès d’Idriss Deby. La recrudescence de l’insécurité n’est-elle pas à la base du décès du Maréchal du Tchad, qui a souhaité empêcher les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) de mettre la main sur la capitale du pays, comme ils l’avaient promis.
Le retrait de ce contingent n’entravera pas l’engagement politique et militaire du Tchad dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, veut rassurer le porte-parole du gouvernement. Il précise que c’est une décision prise en concertation avec le commandement de la force du G5 Sahel et qui est actée depuis le dernier sommet. Ce retrait est quand-même un coup dur pour le G5 Sahel, qui peine toujours à être pleinement opérationnel.
Chiencoro
Source : Sahel Tribune