Les communes périphériques de N’Gabakoro Droit, Moribabougou et Tienfala sont oubliées des autorités en charge de la sécurité. Et comme la nature a horreur du vide, ce sont les malfrats qui font la loi. En janvier dernier, douze boutiques ont été pillées à N’Gabakoro Droit, quatre femmes ou filles ont été violées à Bandiougoubougou, un secteur de la commune sous les yeux de leur père ou mari, tenu en respect par des hommes armés.
C’est entre autres tableaux sombres que l’édile M. Malick Keita a dépeints mardi 24 février dernier, dans une conférence de presse tenue à l’hôtel de ville. Il était entouré de l’un des conseillers du chef de village en la personne de Lassana Doumbia, de l’imam Mahamadou Almoustapha Diallo, du chef de l’équipe de patrouille Idrissa Traoré, de nombreux jeunes des deux sexes.
C’est justement pour tenter de combler ce vide des forces de l’ordre que les villageois avec l’autorisation de la Mairie et de la Gendarmerie avaient crée une brigade d’auto défense, chargée de patrouiller nuitamment dans les rues de la commune. Comme pour décourager les initiateurs, des bandits armés d’armes de guerre, d’armes blanches, de grenades, gaz lacrymogène etc selon le maire ont fait irruption la nuit de mardi 17 février dernier dans l’enceinte de la Mairie pour ouvrir le feu sur la quinzaine de jeunes en regroupement pour aller patrouiller. Au moins deux cents coups de feu ont été tirés a dit le conférencier. Il n ya pas eu de pertes en vies humaines. L’enfant du planton de la Mairie qui dormait a pris une balle dans la jambe gauche. Les dégâts matériels sont importants. Un véhicule a été endommagé et sept motos emportées.
Les auteurs seraient venus des quartiers de Banconi, Bakaribougou, Kouloubleni, renforcés par leurs complices de Moribabougou et de N’Gabakoro Droit. L’un des jeunes patrouilleurs ayant trouvé refuse dans les toilettes de la Mairie a téléphoné à l’honorable Nango Mariko, député élu à Koutiala et à la radio Kayira, laquelle a alerté le commissariat de police du 12è arrondissement et la brigade territoriale de gendarmerie de Sangarebougou qui ont dépêché des équipes d’intervention sur les lieux, mais les assaillants étaient repartis. Quatre suspects ont toutefois été interpellés assure le maire dont deux déférés. De sérieux soupçons pèsent sur un jeune du quartier Ousmane Maïga et un autre qui répond au nom de Dia. Ils se seraient opposés une nuit aux injonctions de l’équipe de patrouille et auraient menacé de mettre fin à cette « soit disant patrouille » et vingt quatre heures plus tard, l’attaque a été perpétrée.
Une perquisition de la chambre d’Ousmane a permis aux enquêteurs de mettre la main sur des armes à feu, deux tenues militaires, des faux billets de banque et de la drogue. Des suspects comme Français ou Fatô cités sont activement recherchés. Le maire se dit scandalisé que des bandits préméditent d’attaquer en envoyant des messages SMS à leurs futures cibles ou même en apposant des affiches pour le dire et que les autorités sécuritaires quoiqu’elles ont été averties n’ont pas daigné lever le petit doigt.
Les populations réclament la création d’un poste fixe de gendarmerie ou à défaut d’intensifier les patrouilles pas seulement en bordure de la grande route, mais dans les quartiers, mais rien à faire. N’est-ce pas que ce sont des communes oubliées ?
Source: autre presse
