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Forêt classée de la Faya : «Colonisée» par des occupations illicites

«La forêt a une importance capitale dans la vie de l’homme. Il faut la protéger. Je lance à cet effet un appel à toutes les personnes qui ont pu avoir des titres, des documents qui leur fait penser qu’ils sont propriétaires de ces sites-là. Il est grand temps d’arrêter. Nous allons mettre tout en œuvre à cet effet. Le domaine de l’État appartient à l’État».

C’est en ces termes que la ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable s’est exprimée, après avoir visité la forêt classée de la Faya. Bernadette Keita intervenait lundi lors de sa visite dans la Région de Koulikoro. A cette occasion, la cheffe du département était accompagnée du directeur national des Eaux et Forêts, l’inspecteur général Ibrahim Ag Sindibla.

Il s’agissait pour la ministre en charge de l’Environnement, en se rendant dans la 2è région administrative de notre pays, de prendre contact avec le personnel des services régionaux et locaux relevant de son département. Et de s’enquérir en même temps de l’état de dégradation de la forêt classée de la Faya. Où le constat est désespérant.

En effet, la Faya subit aujourd’hui toutes sortes d’agressions, à cause de son occupation anarchique par des paysans et de tierces personnes. «Il y a plusieurs formes d’occupations de nos forêts. Le cas de la Faya est singulier. Des particuliers viennent payer les parcelles avec un hameau de culture du nom de Tien. Ils y investissent. Ils passent par d’autres services techniques qui, certainement, les appuient, sachant bien qu’ils sont dans la forêt pour exercer des pressions», a détaillé le directeur régional des Eaux et Forêts de Koulikoro. En la matière, deux personnes ont déjà obtenu des titres provisoires sur respectivement 48 et 50 hectares, a précisé Dramane Barro.

Mais, a-t-il assuré, toutes les activités sont arrêtées aujourd’hui, avant de reconnaître que ces agents subissent d’énormes pressions, des intimidations et des propositions de corruption. Pour faire face à ce fléau, «nous avons lancé un cri du cœur à Mme le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et Développement durable», a-t-il souligné.

Intervenant à cet effet, Bernadette Keïta a indiqué qu’il est grand temps pour tout le monde de comprendre que la forêt de la Faya est la propriété de l’État. «Les textes ont été élaborés et seront respectés. Nous allons prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que cette forêt soit respectée et protégée. Je demande aux détenteurs de ces titres d’y renoncer en laissant la forêt tranquille. Le Mali est un pays sahélien. Nous avons l’obligation de protéger cette forêt. Sinon s’en est fini pour nous», a prévenu Mme Bernadette Keita.

Pour ce faire, elle a assuré que son département travaillera en collaboration avec les ministères concernés pour que chacun puisse s’assumer. «Nous allons faire tout ce qui est à notre pouvoir pour que l’environnement soit préservé. Il y va de l’avenir de nos enfants et du pays. Nous avons élaboré ces textes et avons l’obligation de les faire respecter», a-t-elle interpelé.

Auparavant la délégation ministérielle avait visité les locaux des directions régionales des Eaux et Forêts, de l’Assainissement, du Contrôle des pollutions et des nuisances (DRACPN) de Koulikoro. Le directeur régional chargé des questions d’assainissement, Bamoussa Bagayoko a profité de l’occasion pour évoquer l’insuffisance de fonds et de personnel pour mener à bien leurs missions, la vétusté des moyens logistiques. Il a aussi demandé à la ministre Bernadette Keita d’inviter les collectivités à s’assumer en évacuant les ordures de la ville.

Amadou GUÉGUÉRÉ

Source: L’Essor-Mali

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