Les autorités sénégalaises ne badinent pas avec la fête Aïd El Kébir, ou du moins, avec le mouton. En témoigne, la prochaine visite de Mme Aminata Mbengue, ministre de l’élevage du Sénégal au Mali. Mais au regard des difficultés d’approvisionnement, le Mali a d’ores et déjà pris des mesures conservatoires.
De sources bien sénégalaises, la ministre de l’élevage du Sénégal doit se rendre au Mali et en Mauritanie (si ce n’est pas déjà fait) à la recherche de moutons dans la perspective de la fête Aïd El Kébir. Elle sollicitera les autorités de ces deux pays en vue de favoriser l’exportation du bétail.
Est-il besoin de signaler que le Mali, la Mauritanie et le Niger, pays d’élevage par excellence, constituent les principaux fournisseurs des autres contrés de la sous-région ?
Chaque année, les éleveurs et opérateurs maliens et même étrangers, de par la position géographique du Mali (pays tapon entre la zone forestière et le sahel) convoient des millions de têtes de bovins et de caprins vers le sud, ce, au point que les marchés nationaux soient dépourvus et où le prix à l’achat connait une flambée pendant qu’il reste relativement bas dans les zones d’accueil.
C’est en vue de contenir ce phénomène préjudiciable au pays exportateur que les autorités maliennes ont durci les conditions d’exportation du produit. Tout opérateur du secteur (étranger ou malien) doit être désormais et formellement identifié et censé en règle vis-à-vis des services spécialisés. Même si les frais inhérents à l’opération sont moindres, la procédure s’avère contraignante et de nature à décourager les candidats.
C’est dire que la mission de la ministre sénégalaise de l’élevage au Mali n’est pas gagnée d’avance. Enfin, on verra bien !
B.S. Diarra