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Festival culturel dogon à Bamako ou le début du retour au Mandé comme prédit par Abirè Goro ? De quoi le gouvernement a-t-il peur ?

C’est dommage ! Ils veulent comparer Abirè Goro dogon de la plaine de Koro à un certain Nostra Damus, comme si celui-ci était supérieur au premier. Non ! Toutes les cultures se valent, toutes les civilisations et légendes se valent. D’où il faut éviter de construire un complexe d’infériorité ou même de supériorité.

Festival culturel dogon ‘Ogobagnan

Abirè avait dit beaucoup de choses avant de mourir et certaines se réalisent au pays dogon. Dans ce cadre, il avait dit que le dogon ou les dogonbé retourneront au Mandé, leur origine principale. Selon ce récit, les dogonbé sont les dogoniw des Keita, sinon des kienta, l’héritier des biens matériels ou peut-être immatériels. Cela n’est pas un doute dans la mesure où la plus grande référence, je dis bien la plus grande référence des dogonow est la fête du Sigi (symbole de l’animal buffle) qui est une fête se déroulant à chaque soixante ans et la dernière s’est passé en 1971-72. Soixante ans c’est aussi la rotation de l’étoile Sirius autour du soleil. La chanson du sigui est claire, «  Suigi eme mandé goy yé hee ! ». Cette fête ou cérémonie, n’est pas une fête en réalité, mais un culte. On sent le retour ! T’inquiètes, ce n’est pas pour venir prendre l’héritage immatériel, ils l’ont avec eux. Les raisons du retour sont nombreuses :

–         L’exode rural des jeunes de plus en plus accru à Bamako : des jeunes filles et garçons dogon même s’ils ne sont pas bien traités dans la ville. Ce sont elles, les bonnes à tout faire  des femmes de Bamako avec un obstacle sur la langue Bambanankan qui s’impose à toutes. Quant aux garçons, ce sont les gardiens dans presque toutes les villas souvent  mal acquises de Bamako. Ce sont elles qui enlèvent du sable dans le fleuve Niger pour en donner à leur cousin sonrhaïs pour la vente. C’est elles, les vendeuses des bananes qui font vivre et rentabilisent la filière banane au Mali en occupant le maillon le plus important, la commercialisation. C’est eux qui sont dans la région de Sikasso après les sécheresses de 1973 et 1984, à Sikasso, Koutiala, Yanfolila, Banatoumou… Ils sont combattus sur leurs propres terres comme peut être des juifs réclamant la terre de la Palestine à tort ou à raison. Le dogon serait-il un juif errant, victime de l’antidogonisme ? Même comme bonnes dans leurs familles, certains n’en veulent pas, car elles ne comprennent pas le bambanakan, elles ne savent pas comment passer la serpillière sur les carreaux des villas construites sur le dos des contribuables maliens. Des femmes de la ville qui les insultent et souvent les frappent car elles n’apprennent pas vite les « bonnes manières civilisées » de la ville. Dogon où vas-tu ? Peut-être au mandé pour retrouver ta terre natale ? Mais les temps ont changé et tu dois comprendre que les grands frères Camara et Keita se sont transformés en Louis XVI, en reines d’Angleterre. Ils ont vendus les biens hérités, donc restes dans ta falaise, dans ta plaine et sur ton plateau dogon avec ta riche culture que tu peux préserver face aux chocs culturels, même si Marcel Griaule en a détérioré quelques valeurs irrattrapables.

–         Apres, viennent les ayant été à l’école des blancs dont les postes administratifs les mènent vers Bamako. Leurs enfants ont souvent honte de parler la langue si riche des dogon. Ils ne savent même pas le nom du village de leur papa ou maman, à plus forte raison le nom de leur grand père en vie…. C’est dommage ! Ils occupent des postes souvent très élevés, mais ils ont oublié les chansons du « doumou », de la circoncision, des veillés de nuit, des contes,…. Ils occupent des postes très élevés qui donnent l’impression de recolonisation du mandé ou peut-être un simple retour. Que Dieu m’en garde de prétendre être séparatiste comme on a voulu faire  dire au maire de la commune rurale de Sangha, Ali Dolo, qui voulait valoriser sa culture depuis l’Afrique du Sud. Dans l’administration centrale, ils sont peu nombreux, mais partout, même si sur le terrain militaire, ils ne sont plus devant, après le départ du grand cousin à l’Ouest du Mandé, c’est le Mandé Mory, dit-on. Il va falloir qu’il revienne aider ses cousins dans la main de son grand frère qui n’a plus confiance en eux. Ils occupent la justice malienne au haut niveau et ceci n’est pas un fait de hasard, mais l’expression des valeurs même ; si un des grands défenseurs des droits s’en est allé après avoir soulevé la problématique de la laïcité en République du Mali et peut-être d’autres choses sur le grand frère Keita. De la vérité ! Ils occupent bien le monde de la médecine traditionnelle et moderne, contre le paludisme, pour une gynécologie culturelle,…. Dans le monde de l’école malienne, ils ont produits des déontologues exacerbées qui ne peuvent continuer à vivre administrativement car absorbés par la recherche de la justice et de la valeur ; ils tombent dans le syndicalisme radical qui les  met hors-jeux. Dans le monde de la culture culturelle, ils n’arrivent pas à exploiter le patrimoine culturel dogon, pour cause de religions ou d’école des blancs ? Si c’est la religion, ils ont leur Ama unique qu’ils ne connaissent peut-être pas. Si c’est l’école des blancs, le choc culturel les a naufragés dans la rivière de la pensée unique. Debout peuple « intellectuel » dogon, ton frère, ta sœur, ta fille, voire ta mère réclament la justice dans les ménages de la ville, dans les exploitations agricoles, dans les orpaillages suicidaires, etc.

J’oubliai que ce festival a permis de découvrir des grands journalistes culturels, du haut de leur grandeur. Sinon, un certain Adam Thiam a  surpris beaucoup de lecteur dans un lexique de cousinage incompréhensible. Il est un Thiam, on apprend tous les jours, mais je ne le retrouve pas  dans la liste des cousins des dogons, même pas les Thiam de Bandiagara. Non, je n’y ai rien compris. Une simple plaisanterie face la culture dogon reconnue de tout le monde ? C’est juste de comprendre ? Un complexe d’infériorité face la langue française ? Non il est mieux averti que cela car je sais qu’il sait que le chinois est parlé par les Américains et les français sans se soucier de la comparaison avec l’alphabet français. Non ce n’est pas  cela car lui-même parle des autres différences. Il s’est juste trompé de crayon dans l’opposition politique, et, peut-être, il a acquis un réflexe de s’opposer à tout ce qui bouge ! Je ne demande pas qu’il présente des excuses aux dogon car je ne connais pas la bataille, fusse-t-elle intellectuelle, perdue par les dogon face aux Thiam. Mon cousin Thiam de Bandiagara me dit qu’on est « naturu baturu » et le regretté Cheick Anta Diop dit que les peulhs sont des chanteurs et danseurs ; des laobés à plus forte raison  les tous caméléons !

 

Tout ça, c’est donc du ‘’POLKLORE’’ ?

Retourner au Mandé ne veut, peut-être, pas dire retour physique, mais culturel ? Car c’est là qu’on voit les transformations, les adaptations à travers ces festivals mixtes : entre la danse des « masques » et la chanson de Mylmo ; entre le « bajni » des sages et l’appel aux femmes de Oumou Sangaré… Le « Hemna », appelé masque dogon est un esprit. D’ailleurs, celui du Kanaga était sur le drapeau de la fédération éphémère du Mali. Entre levée de deuil et levée du jour, la mère des masques traduit le silence dans les esprits des vivants et des morts qui ne sont jamais morts car ils sont partis au marché pour les enfants et « Niounroun » pour les grands, qui veut dire dans le monde des « jamais morts ».

Pourvu que ce retour se passe dans la paix et la concorde, ce n’est pas pour défier le pouvoir politique qui avait voulu bouder les journées culturelles dogon à Koro, mais qui se sont fait remarquées par une forte présence au festival de la culture dogon au bord du Djoliba. Cette manifestation rappelle le regroupement des chasseurs pendant le régime de Alpha Oumar Konaré ; quand les dogon ont accepté de prendre le devant à la monté vers Koulouba, car les falaises sont des endroits des esprits et des prophètes des Dieux uniques.

 

SDF

Source: Le Canard de la Venise

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