Fort d’un premier succès après le rejet de l’avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre, le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) doit être très fier d’avoir poussé notre ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille à la démission.
Très attendu des maliennes qui sont quotidiennement victimes de violences, d’agressions physiques et psychologiques, ce texte prescrivait notamment l’abandon de l’excision et du mariage d’enfants de moins de 18 ans. Portée par Mme Bintou Founé Samaké, son adoption était également voulue du gouvernement.
Pourtant, en dépit des bonnes volontés, la Transition a plié face au chérif de Nioro et à son organisation, sans doute plus islamiste qu’islamique. Ces derniers ont fait valoir que cet avant-projet sur le genre était attentatoire aux principes de l’islam, aux valeurs, aux us et aux coutumes du Mali. Ils nous enferment dans un radicalisme religieux, aux principes archaïques, proche de celui que défend le JNIM et qui asservit les Maliennes.
Que l’on soit d’accord ou non sur le fond, comment se fait-il que l’on se laisse dicter la loi par le HCIM ? Cette organisation doit jouer un rôle de conseil auprès de nos autorités politiques, mais en aucun cas exercer un chantage ou une quelconque pression.
En parlant de notre ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, le chérif de Nioro a déclaré « si la transition décide de maintenir la dame, alors, qu’elle sache qu’à partir de cet instant-là, nous nous dressons contre elle ».
Notre gouvernement a cédé sous la menace, d’abord celle de rejeter l’avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre, puis sous celle de remercier Mme Bintou Founé Samaké… Quelle démonstration de courage ! A l’heure où ce même gouvernement envisage de négocier avec les terroristes du JNIM, espérons qu’il saura prouver qu’il est capable de davantage !
Aïcha Sangaré
@ASangareM
Source : Malivox