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FABRICATION DE MASQUES : Quand le « Made in Mali » devient un processus inclusif

Personne n’est épargné aujourd’hui par les conséquences des mesures préventives du Covid-19. Et général c’est le secteur informel qui est le plus affecté car vivant au jour le jour. D’où l’importance de la solidarité corporatiste. Ainsi, dans le cadre du programme « un Malien, un masque », ceux qui ont eu le marché de la confection s’ouvrent à ceux qui se débrouillent à gagner leur vie par la couture comme les tailleurs ambulants couramment appelés « toclo-toclos ».

 

C’est aussi le cas de Cheick Oumar, sourd-muet qui a un petit atelier de couture où il travaille seul. « Il est sourd et muet. C’est sa fille Coumba qui nous aide à communiquer avec son père », affirme la styliste Awa Méité van Till qui nous raconte cette histoire. « Elle nous aide aussi à désinfecter et à emballer les masques que nous produisons », précise la jeune créatrice de mode très à cheval sur nos valeurs socioculturelles comme la solidarité et l’entraide.

« Le lien entre Cheick Oumar et ses filles est très fort.  Quand il a perdu son épouse, il y a quelques années, elles étaient encore très jeunes.  Il s’est occupé tout seul d’elles avec le peu qu’il gagnait dans son petit atelier », ajoute Awa.      Avec cette pandémie, la clientèle se fait naturellement rare. Ainsi, cette main tendue d’Awa Méité est une vraie aubaine pour Cheick Oumar et sa famille.

Une main tendue prolongée aussi aux tailleurs ambulants, appelés « toclo-toclos » pour l’inclusivité du processus de fabrication des masques « Made in Mali ». « Ces tailleurs ambulants viennent de temps en temps travailler avec nous. Nous fournissons tout le matériel et nos ateliers font la coupe. Ils procèdent ensuite au montage après s’être lavé les mains plusieurs fois. Les masques sont ensuite désinfectés et emballés », nous explique Awa Méité.

« La pandémie du COVID-19 nécessité de garder nos distances, mais dans la mobilisation et l’action, nous sommes proches. Nous avons aujourd’hui une capacité de production de 5000 masques par jour grâce a cette incroyable mobilisation des créateurs », explique la jeune styliste.

Dans cette chaîne on trouve des talents comme Raki Thiam, Fadi Maïga, Mariah Bocoum, Ismaïla Fané, Assa Gopé Camara, Mimi Pedro Kouyaté… qui ont noué des partenariats solidaires avec des petits ateliers de quartiers et des marchés. « Des tailleurs de Ségou aux toclo-toclos, les hommages à tous ceux qui produisent des masques de jour comme de nuit.  Merci aussi à notre fournisseur en tissu coton », se félicite Awa Méité.

« Au-delà de la peur, nous construisons une chaine de l’espoir… Ces rencontres, ces extraits de vie nous font espérer », reconnait Mme van Till. Il est vrai que le masque est un solide et efficace bouclier contre le coronavirus, mais Awa Méité van Till nous exhorte tous à la prudence, à la vigilance et surtout au respect des consignes données par les autorités politiques et sanitaires.

Moussa Bolly

LE MATIN

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