Dans une contribution aux Journées minières et pétrolières, qui tiennent actuellement à Bamako, l’ancien ministre des Mines, Abou-bakar Traoré, a fait une communication sur les retombées de l’exploitation minière sur l’économie du Mali.
Une mine d’or
Celle-ci s’est articulée autour de la situation macroéconomique du Mali en 2012, qui fut marquée par une crise politico-sécuritaire profonde se traduisant par la suspension de l’Aide publique au développement (APD) et la chute du tourisme. S’y est ajouté, une forte contraction des dépenses publiques, donc la baisse des investissements. Au final, l’activité économique s’en est ressentie (faible récession). Toutefois, l’ancien ministre a retenu la bonne tenue des termes de l’échange due principalement à l’or et l’agriculture.
En 2013, notera-t-il plus loin dans son exposé, il y a eu une reprise économique, en raison du retour de la paix, de l’amélioration de la situation politique (tenue des élections présidentielle et législatives) et de la reprise de l’APD. Avec comme résultat : une croissance attendue de 5%. De son point de vue, «la croissance devrait s’accélérer et se situer dans l’ordre de 6 à 7% en 2014».
Parlant spécifiquement des retombées des activités minières, M. Traoré a surtout évalué leur impact sur les finances publiques, en termes de ressources fiscales et non-fiscales, notamment les dividendes et la redevance. Ainsi, il a retenu qu’en 2012, les activités minières ont rapporté 228,1 milliards de Fcfa sur des recettes budgétaires (Budget national) de 813,3 milliards de Fcfa, soit plus de 28%. Quant au budget des collectivités, à travers la patente, la contribution des activités se chiffre en millions de Fcfa. Le produit de cette taxe est réparti entre la Commune, le Cercle et la Région. Il représente plus des ¾ du budget de la Commune.
Sur l’Economie réelle, cette contribution se traduit en une demande de biens et services, sans oublier les infrastructures et les salariés. Sur ce point, les salaires en 2011 étaient de l’ordre de 22,886 milliards Fcfa. Par ailleurs, la contribution du secteur minier au PIB en 1995 et de 2008 à 2012 se chiffre à des milliards.
Au-delà, Abou-bakar Traoré s’est interrogé sur comment optimiser les potentialités de l’activité minière. Toute chose qui passe, selon lui, par l’amélioration de la cartographie et des bases de données ; la gestion rationnelle des titres miniers (Cadastre minier); le contrôle et suivi des activités minières par la création de l’Agence de Gestion des Participations de l’Etat- AGPE.
En outre, les perspectives d’optimisation des retombées économiques, soutient-il, notamment en matière de gestion des finances publiques, devraient s’appuient sur la transparence et une bonne gouvernance dans le secteur, c’est-à-dire, «maintenir la conformité de l’enregistrement des flux financiers aux normes de l’ITIE». Il a aussi suggéré la création de Compte d’affectation spécial des ressources tirées de l’or (dividendes, TAV), pour financer le développement.
Dioukha SORY