L’institut des Sciences Politiques et des Relations Internationales et Communications (ISPRIC) continue son offensive de faire venir dans son enceinte des conférenciers importants de tous les domaines pour qu’ils partagent leurs expériences avec leurs étudiants, futurs décideurs, entrepreneurs, etc. de demain. Pour ce vendredi 3 novembre 2017, c’est le Président Directeur Général (PDG) du Groupe Azalai, Mossadeck Bally, de tomber dans le filet du Directeur Général de l’ISPRIC, Mohamed Gakou et étudiants qui ont fait le plein de la salle avec d’autres invités. Il a eu comme mission de développer un thème capital, d’actualité et qui pose énormément de souci aux jeunes qui voudraient se lancer dans le secteur privé avec ses corollaires d’obstacles. Il s’agit du thème : « Entreprenariat en Afrique : le modèle gagnant ». La modération était assurée par Francis Saudubray.
L’Afrique est riche, mais les africains sont pauvres ». C’est par cette célèbre phrase d’un penseur que le modérateur va dresser le tableau sombre qui fait que l’Afrique ne parvient pas à se développer. «C’est à cause de l’inexploitation des ressources naturelles. Les étrangers viennent les exporter et les africains les importe dix, vingt, trente ou quarante fois. La valeur ajoutée a été confisquée aux africains. Il faut que les africains s’y mettent pour renverser cette tendance.
L’investissement privé abonder l’Afrique. Ils doivent investir. L’aide publique au développement qui a baissé de 27 milliards de FCFA est essentiellement destinée dans l’humanitaire et autres. Le rapport de Doing Business indique que le Mali est 143èmesur 160 ou plus du climat des affaires et 23ème africain. La croissance de l’Afrique en 2016 est de 1,5% seulement. A cause de la baisse du cours des matières premières qui échappent aux africains. L’endettement étrangle le développement. L’insécurité, l’instabilité sont aussi des facteurs négatifs qui freinent le développement de l’Afrique », déclare le modérateur Francis.
Malgré cette situation sombre, selon le conférencier Mossadeck Bally, l’Afrique peut se relever. C’est possible d’investir en Afrique et réussir. Il a pris l’exemple sur son cas. Nouvellement venu de l’extérieur après la fin de ses études, fils d’une famille commerçante, Mossadeck Bally, renonça à suive la ligne commerçante de la famille qui n’apporte pas, selon lui, de valeur ajoutée. Du coup, il s’est lancé dans l’hôtellerie en achetant l’Hôtel de l’amitié qui était en récession. Ensuite il a construit et récupéré le Nord Sud, construit l’hôtel Salam et réfectionner le Grand Hôtel de Bamako. Après ces challenges relevés, dit Mossadeck Bally, on a décidé d’élargir nos ramifications dans le reste de l’Afrique. C’est-à-dire, avoir l’embryon d’une mini chaîne Hôtelière panafricaine à capitaux africains gérée par les africains. D’où l’appellation de « Azalai » qui veut dire la caravane. « Ainsi, le groupe est présent aujourd’hui au Burkina Faso, Guinée Biseau, Cotonou, Mauritanie. Les constructions d’Azalai en Abidjan, à Dakar, en Guinée Conakry, le Niger, sont en court. Des réflexions sont aussi en cours pour le Nigéria et le Ghana », dit-il. Tout cela n’a pas été sans difficultés, précise le conférencier à l’assistance. L’on note la lourdeur de l’administration publique et la corruption qui freine le rythme des projets. L’on cite aussi le financement des entreprises. Et avoir également les ressources humaines de qualité. «Mais nous avons tenté de faire face, dit-il. Car pour moi, poursuit le tribun, il faut avoir une vision dans tout ce qu’on veut dans sa carrière. Selon lui le métier d’entrepreneur est un métier de prise de risque, de calcul de stratégie. Quand on est entrepreneur, on doit être hyper positif (persévérer, être patient car les choses ne viennent pas facilement). Il faut croire en vous, en votre projet, apprendre de vos échecs, avoir un leadership, être patient, humble, L’entreprise c’est comme un enfant que vous mettez au monde et l’élever, l’accompagner jusqu’à ce qu’il grandisse. Bref, ajoute Mossadeck Bally, quand vous voulez avoir une entreprise, il faut voir où il y a de la valeur ajoutée. S’il n’y a pas, l’entreprise va se casser les dents. Diriger c’est donner l’exemple. Les valeurs de mon groupe sont celles de l’hospitalité, l’humilité, la qualité d’écoute, la rigueur. Le groupe emploi plus de 4000 travailleurs directs et indirects. Aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat, je leur dirai de rester en Afrique où ils peuvent créer de la valeur ajoutée.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain