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Entre Nous : La fin des illusions !!!

Suite à une assemblée générale tenue le dimanche dernier dans la salle de conférence de la Bourse du Travail de Gao, les démembrements régionaux de trois centrales syndicales à savoir l’UNTM, la CSTM et la CDTM ont observé, les 08 et 09 novembre 2922 un arrêt de travail. Tous les services publics et privés, les écoles publiques et privées ont fermé leurs portes à l’exception de l’hôpital régional, le CSREF, les CSCOM, l’EDM et la SOMAGEP. Cette mobilisation vise à protester contre la montée fulgurante de l’insécurité avec son lot de braquages, d’enlèvements, d’assassinats, d’attaques sur les routes Gao-Sevaré et Gao-Niamey.

 

En début de semaine, les réseaux sociaux ont fait cas d’un message du Général Gamou appelant les jeunes de la communauté touareg de l’intérieur et de l’extérieur à la mobilisation générale pour contrer l’avancée de l’Etat islamique du Grand Sahara. Il y a quelques mois, l’officier général des Forces armées maliennes avait aussi invité les habitants des campements à se déplacer vers les grands centres urbains pour se mettre à l’abri des massacres des combattants de l’EIGS.

La semaine dernière, des informations faisaient état de batailles acharnées entre l’EIGS et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) dans plusieurs parties des régions de Gao et de Ménaka. Chaque groupe veut avoir plus de territoires sous son contrôle. Personne ne sait réellement ce qui se passe entre ces groupes qui reçoivent des renforts. Un scénario prédit depuis quelques mois par de nombreux spécialistes des questions sécuritaires. Des cars de transport en commun ont fait l’objet d’attaques sur l’axe Gao-Niamey. Aux attaques des groupes armés extrémistes, sont venus se greffer des actes de criminalité et de banditisme urbains. Et la ville de Gao est durement frappée par ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur ces derniers temps.

Depuis le retrait de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba, la situation sécuritaire s’est nettement dégradée sur ces parties du territoire malien où l’Etat central, à travers ses démembrements, est moins présent pour ne pas dire inexistant. Les populations sont livrées à elles-mêmes et à la merci des groupes armés radicaux qui ont conquis des territoires entiers. Certains groupes armés, en l’occurrence le Mouvement pour le salut de l’azawad (MSA) et le GATIA sont impuissants à stopper l’avancée de l’EIGS. Pour le secrétaire général du MSA, Moussa AG Acharatoumane, « depuis mars 2022, une crise sans précédent est en train de prendre forme dans les régions de Gao et Ménaka ». Pour l’ancien ministre de la justice, Me Mamadou Ismaila Konaté, “Tout se passe comme si Gao et le reste des territoires ne font plus partie de l’ensemble national …des appels au vu et au su de tous, dirigeants de la transition en 1er, sans que nulle voix ne se lève pour assurer, rassurer qu’il s’agit du Mali…”

Les réponses apportées par les autorités de la transition, comme le lancement d’une opération de sécurisation de la ville de Gao et quelques interventions des aéronefs des FAMa, constituent sans doute une goutte d’eau dans un océan. Il faut plus pour rassurer les populations afin de circonscrire ces protestations à une échelle strictement locale. La poursuite des actions entreprises par les syndicats de Gao ou leur extension à d’autres localités, peut être de nature à porter un coup dur aux institutions de la transition dans un pays très fragile.

C’est la fin des illusions !!! Ressaisissons-nous.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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