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Enseignement secondaire : Gestion des nouveaux lycéens, un vrai casse-tête

La plupart des établissements secondaires éprouvent des difficultés à caser la pléthore d’élèves. Les effectifs qui y sont orientés dépassent le plus souvent leurs capacités d’accueil

 

Trois semaines après la rentrée scolaire 2020-2021, plusieurs lycées publics et parapublics ont des difficultés à caser tous les détenteurs du diplôme d’études fondamentales (DEF) qui y ont été orientés. Ces effectifs pléthoriques dépassent largement les capacités d’accueil de ces lycées. Cette situation est en train de devenir préjudiciable pour les intéressés. Les interprétations divergentes sur la question justifient que nos reporters se soient intéressés.

Le lycée du Centre culturel islamique de Hamdallaye, premier à être visité par notre équipe de reportage, fut créé en 1987 sous forme de Medersa. Cet établissement scolaire parapublic, géré par notre pays, en partenariat avec la Libye et les Émirats arabes unis, a démarré l’enseignement classique dans les lycées en 1994. Il compte deux classes de 10è année pour une capacité d’accueil de 120 élèves à ce niveau, (en raison de 60 élèves par classe). L’établissement s’est retrouvé cette année avec 400 nouveaux élèves orientés à repartir entre les deux 10è.

Le proviseur de l’établissement, Sidiki Koné, dira que sa direction a expliqué au ministère de l’Éducation nationale son incapacité à contenir cette pléthore par une correspondance administrative. Le ministère aurait fait la proposition d’octroyer deux classes supplémentaires de 10è année pour le compte de l’établissement au sein du Groupe scolaire «Marie Diarra» de Hamdallaye à quelques encablures des lieux. Selon le proviseur, cette alternative ne pourra pas régler la problématique puisque son établissement ne dispose pas suffisamment d’enseignants pour faire face à la situation. Face à cette réalité, le département de l’Éducation nationale a été obligé de revenir sur cette proposition et de s’en tenir à l’orientation de seulement 120 élèves, conformément à la capacité d’accueil du lycée du Centre islamique. Le surplus a été reparti entre d’autres établissements publics et parapublics.

Un détail important- La scolarité est gratuite dans ce lycée au statut particulier. Mais l’État prend en charge la dotation des élèves qui y sont envoyés. Le lycée Prosper Kamara vit les mêmes difficultés. L’établissement dispose de 14 classes de 10è pour une capacité d’accueil de 700 élèves. Mais il a accueilli dans un premier temps 623 élèves nouvellement orientés. Le proviseur de cet établissement parapublic, Cléophas Dakouo, explique que ce nombre était dans les cordes de son établissement puisque en deçà de ses capacités d’accueil. Pour lui, il est clair que compte tenu de la réputation de son établissement certains parents d’élèves y ont transféré leurs enfants. C’est dans ce cadre que le lycée Prosper Kamara a reçu 80 autres élèves, en plus des 150 redoublants des 10è années et d’autres cas de transfert en cours. Ce qui fait un effectif de 853 élèves à caser dans les 10é, en raison de 60 élèves par classe.

Or les normes de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) recommandent 45 élèves par classe. La gestion de cet effectif est donc un casse-tête pour l’établissement. Le lycée «Mammadou Sarr» dispose aussi de 14 classes de 10è année pour recevoir 895 admis au DEF. Tous les apprenants n’ont pu trouver de place du fait de l’insuffisance des tables-bancs. Ils ont été finalement regroupés dans les quatre salles des laboratoires physique-Chimie et de biologie. Ils partagent à 3 voire 4 élèves des chaises métalliques pour une personne et des tables en béton. Cet effectif ne prend pas en compte les 92 redoublants des 10è années.

Avec 437 élèves nouvellement orientés par l’État, le lycée «Notre Dame du Niger», un établissement scolaire parapublic qui ne reçoit que des filles a aussi du mal à loger ses «bleues» dans ses 7 classes de 10è année. Trois élèves occupent un banc. Alors que les normes recommandent 2 apprenants par banc. Covid-19 oblige. Le ministère de l’Éducation nationale a instruit de ramener ce ratio à un élève par table-banc en cette période de pandémie pour éviter une éventuelle propagation de la maladie à une certaine échelle.

À la date du 8 février dernier, 87 élèves ont été transférés de plusieurs établissements scolaires parapublics et publics vers l’établissement. Le proviseur du lycée «Notre Dame du Niger», sœur Denise Kodio, explique que plusieurs détenteurs du DEF orientés dans d’autres lycées publics et privés souhaitent venir dans son lycée. De sources proches du ministère de l’Éducation nationale, la situation reste une épine dans le pied du département. Rappelons que 134.571 élèves réguliers déclarés définitivement admis au DEF ont été orientés cette année. Sur les 1.961 structures scolaires éligibles à recevoir des admis au DEF pour des études secondaires, on dénombre 109 écoles publiques et 1.852 établissements scolaires privés.

Sidi Y. WAGUÉ

Source : L’ESSOR

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