DECLARATION DES PARTIS POLITIQUES DE L’OPPOSITION ELARGIE AUX ASSOCIATIONS AFFILIEESS SUR LA DISPARITION DE MONSIEUR SOUMAILA CISSE, CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION.
Les Partis politiques de l’Opposition et les présidents des Associations affiliées se sont réunis ce vendredi 27 Mars 2020 au cabinet du Chef de file.
Les Partis politiques de l’Opposition et les présidents des Associations affiliées ont appris avec consternation le rapt suivi de la disparition de l’honorable Soumaila Cissé depuis le mercredi 25 mars 2020 alors qu’il battait campagne dans son fief électoral de Niafunké, région de Tombouctou.
À ce jour, aucune information crédible n’est disponible sur sa santé, ni sur son lieu de détention et encore moins sur l’identité de ses ravisseurs. Ce terrible drame a couté la vie à son garde de corps et certains membres de sa délégation ont été grièvement blessés et d’autres portés disparus.
Depuis 2012 la situation sécuritaire du Mali ne cesse de se dégrader de jours en jours partout dans le pays et particulièrement les régions du Nord et du Centre du Mali.
Malgré les appels et mises en garde ce régime a décidé d’organiser les élections législatives et a donné des assurances fermes et répétées aux citoyens et aux candidats de sa capacité à assurer leur sécurité et le bon déroulement du scrutin. Dès lors que la preuve formelle est établie que toutes les déclarations et promesses se sont avérées fausses, se pose alors la question de savoir si cette sécurité qui relève du devoir Régalien de l’Etat a été refusée à l’honorable Soumaila Cissé ou si au contraire tous ces discours rassurants n’étaient qu’un énième mensonge d’Etat savamment distillé et relayé en grande pompe.
Eu égard à tout ce qui précède, les Paris Politiques de l’Opposition et les Associations Affiliées tiennent pour seul et unique responsable de ce drame le gouvernement et l’engage à ramener le chef de file de l’Opposition et les membres de sa délégation sains et saufs. Malgré la situation sécuritaire désastreuse le chef de l’Etat fait référence au fameux « Dialogue National Inclusif (DNI) qui aurait décidé de la tenue des élections comme prioritaire et gage de ramener la paix.
Le DNI a juste soumis « à la décision du Président de la République l’organisation des élections législatives, la prise des mesures appropriées afin de sécuriser le déroulement desdites élections sur l’ensemble du territoire national ». Donc c’est le président lui seul qui a décidé de tenir les élections sans son volet sécuritaire.
Outre le Chef de file de l’opposition, d’autres candidats au nombre de (5) ont déjà été attaqués et dépouillés de tous leurs biens sans même que l’ouverture d’une simple enquête ait été annoncée à plus forte raison rechercher et arrêter les responsables.
Les partis Politiques de l’Opposition et les Associations Affiliées sont indignés du laxisme ou le cynisme qui peut amener un gouvernement à laisser sans protection efficace les candidats en campagne et en particulier le Chef de file de l’opposition dans une zone particulièrement dangereuse investie par des terroristes – djihadistes et par l’extrémisme violent.
Qui plus est, face à la menace et l’expansion du covid-19, nous nous interrogeons sur les mobiles de l’entêtement du gouvernement à maintenir un calendrier électoral nonobstant l’apparution de signes de contagion reconnus par les autorités sanitaires de notre pays et qui se propagent dans le pays mettant en danger la vie des populations.
Nous sommes étonnés du silence du Président de la République sur cette grave situation lors de son discours à la nation du 25 mars 2020 prononcé après la disparition de Soumaila Cissé. A-t-il confondu cette tragédie politique et humaine avec un banal fait divers alors que sa responsabilité est pourtant pleinement engagée.
Dans ces dures épreuves que nous traversons, ce discours du président de la République vient donner la preuve tangible qu’il manque à la fois d’humanisme, de compassion et de solidarité.
Par conséquent nous invitons tous les partis politiques de la majorité et de l’opposition et l’ensemble du peuple à faire preuve d’union et de solidarité pour la gestion de cette affaire, à multiplier les prières dans la communion pour le retour de Soumaila Cissé et de ses compagnons parmi nous.
Bamako, le 27 mars 2020
Source: Lerepublicainmali