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Encore une injustice de la « justice » internationale !

siege cours penale internationale

Charles Taylor a été condamné à 50 ans de réclusion par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Au même moment, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé un mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes pour des motifs quasi-similaires.

Un procès qui montre que la justice internationale ne fonctionne, hélas, que sur le principe de l’injustice.

En janvier 2009, Charles McArthur Emmanuel Taylor, plus connu sous le nom de Chuckie Taylor, citoyen américain et fils de Charles Taylor, ex-président du Liberia, avait été reconnu coupable de complot en vue d’assassinat et de tortures entre avril 1999 et juillet 2003 pendant la guerre civile au Libéria. Il fut condamné à 1164 mois de prison soit 97 ans. Agé de 31 ans au moment de la condamnation, celui qui était à la tête de l’Unité anti-terroriste (ATU), un service de police redouté pour ses nombreuses exactions sanguinaires, a été victime de la loi fédérale américaine votée en 1994 et qui  autorise à juger les faits de tortures commis par des citoyens américains à l’étranger.

Après 57 mois d’emprisonnement, c’est son père Charles Ghankay Taylor, âgé de 64 ans qui est condamné par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) délocalisé près de La Haye. Il doit purger une peinede 600 mois (50 ans) de réclusion.

Le 26 septembre 2013, celui qui a dirigé le Liberia de 1997 à 2003 a été condamné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis notamment en Sierra Leone. Charles Taylor devient ainsi le premier ex-chef d’Etat à être condamné pour crimes contre l’humanité et crime de guerres depuis le procès de Nuremberg de 1946.

Pourtant,dans la palette des onze chefs d’accusation, ni l’entreprise criminelle, ni l’existence d’une chaîne de commandement directe entre Taylor et l’état-major des rebelles dirigé par Foday Sankoh n’a pu être établie. Mais les juges ont quand même estimé que le président libérien avait aidé et encouragé le Front Révolutionnaire Uni (RUF) par différents moyens : livraisons d’armes, entraînement, fourniture de matériel radio, d’une base arrière au Liberia, et de combattants. « Son autorité et ses conseils ont eu un effet substantiel sur les crimes commis par le RUF » selon les juges.

Nonobstant de ses arguments soutenants qu’il s’était rapproché des rebelles du RUF pour promouvoir la paix, ses juges n’ont retenu que les chefs d’inculpation qui devaient l’envoyer pour un demi-siècle dans une prison anglaise. Pourtant, l’acte posé le 28 mai 2000 pour libérer les 500 casques bleus pris en otage par le RUF confirme les desseins pacifistes de l’ancien président libérien. Mais puisque la volonté tenace affichée par les parrains duTLSS était d’infliger une peine punitive carcérale à Charles Taylor, aucun argument de la défense ne pouvait résister à la sentence préconçue des pantins dudit tribunal.

BLAISE COMPAORE AU MEME TITRE QUE TAYLOR

Et pourtant, tout le monde sait que le président du Burkina Faso,  le sanguinaire Blaise Compaoré, fut le parrain politique de Charles Taylor. Selon un rapport rendu public en décembre 2000 par une commission d’enquête internationale de l’ONU, le trafic des diamants qui a été le moteur du conflit décennal qui a déstabilisé la Sierra-Leone n’aurait jamais pu se faire sans le concours de pays africains voisins et alliés notamment le Liberia et le Burkina Faso. Lesquels ont été régulièrement cités comme étant les pays de transit et d’écoulement des diamants des rebelles sierra-léonais. Ces deux pays ont joué un rôle d’intermédiation dans la contrebande des diamants du RUF et constituaient les rouages essentiels du circuit illégal d’exportation des pierres précieuses. D’ailleurs, au cours du procès de Taylor, le procureur Nicholas Koumjian a affirmé que « les armes et munitions venaient soit du Burkina Faso ou de la Libye ». Il a également souligné que des experts de l’ONU ont mentionné le fait que « c’est le général Gilbert Diendéré du Burkina Faso qui avait signé le document autorisant le débarquement des armes au Burkina Faso en février 1999 ». Ces armes et équipements militaires venues d’Ukraine transitaient par le pays des Hommes Intègres.

Dans un rapport d’International Crisis Group intitulé « Burkina Faso, avec ou sans Campaoré, le temps des incertitudes », publié le 22 juillet 2013, il y est souligné l’engagement de Blaise Campaoré dans les effroyables guerres du Libéria et de la Sierra Léone aux côtés de Charles Taylor et d’autres chefs de guerre sanguinaires, ainsi que son soutien affiché aux rebelles ivoiriens. Le rapport rappelle que« depuis 1990, le Burkina Faso a été directement impliqué dans sept crises ouest-africaines : au Libéria, en Sierra Leone, au Niger, au Togo, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Mali. » D’ailleurs un article du Département d’Etat des USA du 11 avril 2006 précise que David Crane, ancienprocureur du Tribunal Spécial sur la Sierra Léone, a déclaré : «Charles Taylor était la pièce maîtresse d’un plan géopolitique de dix ans mis en œuvre à la fin des années 80 par le Libyen Mouammar Kadhafi. Il s’agissait de recruter des individus qui fomenteraient la rébellion, s’empareraient du pouvoir dans leur pays et deviendraient des pions de Kadhafi qui, ainsi, aurait les mains libres en Afrique de l’Ouest. Nous avons des preuves incontestables de cela. Parmi les individus ainsi recrutés se trouvaient Foday Sankoh, ancien chef du RUF (Front révolutionnaire uni), Blaise Compaoré, actuel président du Burkina Faso, et Ibrahim Bah, marchand de diamantsLe résultat de cet exercice criminel a été le meurtre, le viol et la mutilation de 500.000 personnes en Sierra Leone et de près de 600.000 au Liberia ». Le président libérien, Charles Taylor, mettait à la disposition des rebelles et des mercenaires ses bases aériennes pour la livraison des armes en provenance du Burkina Faso, un pays quia même été alors menacé de sanctions par la communauté internationale. Blaise Compaoré a donc dû céder et lâcher Charles Taylor.

On comprend mieux, selon les révélations parues en janvier 2012 dans Boston Globe, quotidien américain appartenant à la New York Times Company, pourquoi Charles Taylor a été le seul chef d’Etat à avoir été inculpé et condamné par le TSSL après la fin de la guerre civile sierra-léonaise. L’ex-dirigeant libérien qui a travaillé pour la CIA et le Pentagone était à partir du début des années 80 probablement utile aux Américains pour recueillir des renseignements sur Mouammar Kadhafi. Mais il s’est attiré leurs foudres quand il s’est montré trop indépendant pour avoir eu des atomes crochus avec le défunt leader libyendans le trafic des diamants sierra-léonais. Et c’est cette justice internationale incarnée par le TSSL et parrainée par les Américains et ses caudataires européens qui vient de condamner Charles Taylor sur des bases iniques.

Pourtant, les leaders burkinabè et libyen étaient dans la ligne de mire du procureur de cette Cour pour leur implication indirecte dans la guerre de Sierra Leone. Mais les pays qui finançaient le tribunal – notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas – avaient estimé que d’autres poursuites seraient trop onéreuses. L’essentiel c’est que l’un de leurs objectifs était atteint. Charles Taylor, l’ancien collaborateur de la CIA et du Pentagone, était arrêté et mis hors d’état de nuire. Kadhafi qui commençait à s’« humaniser » et Blaise Compaoré, qui jouait un rôle de sapeur pompier dans différents conflits africains qu’il a contribué à allumer, pouvaient bénéficier ainsi d’une indifférence absolutoire des maîtres du TSSL.

UNE JUSTICE INTERNATIONALE CONTRE LES AFRICAINS UNIQUEMENT

Avectous les chefs d’Etat qui, d’une façon directe ou indirecte, sont mouillés dans la guerre meurtrière de la Sierra Leone, pourquoi avoir extrait le seul Charles Taylor pour l’humilier avant de le condamner à une peine qui, en réalité, est une perpétuité puisque ce dernier l’ancien président libérien passera ses derniers jours dans sa geôle anglaise ? Nous ne sommes pas contre la volonté de juger tous les dictateursqui ont commis des génocides ou des crimes contre l’humanitépar des tribunaux africains, ad hoc ou par la CPI (Cour pénale internationale). Mais que cela ne soit pas sélectif ou orienté vers certains chefs d’Etat africains nègres rétifs à l’ordre blanc et qui refusent le diktat néocolonial des puissances étrangères.Cette justice internationale de par ses agissements discriminatoires n’a de compétence qu’en Afrique et contre les dirigeants africains seulement. C’est à l’image de la CPI dirigée par une négresse de service et dont le rôle n’a rien à envier à ces nègres esclaves des plantations dont se servaient les maîtres blancs pour chicoter leurs frères de sang.

Aujourd’hui, un mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé vient d’être lancé. C’est le 19e mandat d’arrêt lancé contre des Africains. On attend de voir si les dirigeants du pays de la Lagune, laquais de la France, vont livrer le « jeune patriote » au moment où une réconciliation nationale est amorcée entre frères ennemis ivoiriens. Ce leader des jeunes patriotes était connu pour sa virulence contre la France dont il ne cessait de dénoncercourageusement l’implication dans la crise ivoirienne. Il faut donc le punir comme son mentor Laurent Gbagbo pour avoir défié nos maîtres les Gaulois. D’ailleurs, la particularité de la CPI réside dans ses inculpations qui ne concernent que des pays africains. Il s’agit de l’Ouganda, de la Centrafrique, de la RDC, du Soudan, du Kenya, de la Libye et de la Côte d’Ivoire.

La CPI, dont la philosophie est pourtant de combattre l’impunité, ne fait que la promouvoir par ses méthodes sectaires et racistes. Cette CPI devrait changer de dénomination pour s’appeler CPA (Cour pénale contre les Africains). D’ailleurs, la nomination de l’Africaine Fatou Bensouda à la tête de cette instance judiciaire vient à point nommé puisque c’est une cour conçue pour les Africains qui refusent d’être sous la coupe des maîtres blancs néo-colons. Si Taylor a été condamné pour avoir joué un simple rôle d’auxiliaire dans les crimes sanguinaires du RUF, que devrait-il en être de Guillaume Soro — aujourd’hui président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ! — qui a organisé et dirigé une rébellion avec l’appui financier et matériel d’Alassane Ouattara et Blaise Compaoré contre le pouvoir alors démocratiquement élu de Laurent Gbagbo ? On peut reprocher à Gbagbo, à sa femme Simone et à ses sicaires leurs exactions sanguinaires mais leurs mains ne sont pas plus sales que celles des actuel président de la République de Côte d’Ivoire et de son Assemblée nationale.

Et que dire de l’ancien président français Nicolas Sarkozy et du philosophe Bernard Henry-Levy qui ont armé et aidé les rebelles libyens, lesquels ont été accusés par des rapports des organisations des droits de l’homme comme Amnesty international et Human Rights Watch de pogroms racistes anti-noirs à Benghazi ?Laurent et Simone Gbagbo est un couple de nains devant les monstres français qui ont déstabilisé la Libye, un pays riche dont les habitants vivaient heureux en dépit de la dictature kadhafienne. On se privera de s’étaler du je-m’en-foutisme récurrent de l’Etat d’Israël qui a utilisé pendant l’«Opération Plomb durci» de 2008-2009 des obus à fragmentation incendiaire au phosphore blanc sur les zones urbaines de la bande de Gaza. Bilan de cette opération: 1315 Palestiniens tués contre 13 Israéliens.

Pourtant, le 15 septembre 2009, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a publié le rapport d’une mission d’enquête dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone dans lequel l’armée israélienne est accusée d’avoir commis des « actes assimilables à des crimes de guerre et, peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité ». Autrement dit, les mêmes chefs d’accusation qui ont valu aujourd’hui à Charles Taylor un demi-siècle d’embastillement. L’État d’Israël a répondu que « lors de l’«Opération Plomb  durci», Tsahal n’a pas tué intentionnellement des civils palestiniens » et que« Israël n’a fait qu’exercer son droit d’auto-défense face à des attaques terroristes contre son territoire ». Georges Bush, le Boucher, n’a-t-il pas installé le chaos et l’instabilité en Irak sous le fallacieux prétexte de détruire des armes de destruction massives imaginaires ? En tant que chef autoproclamé de l’axe du Bien, il lui revenait de stigmatiser et d’éliminer les forces de l’axe du Mal, si dommageables aux valeurs du monde libre.

Ainsi plus d’un million de civils Irakiens ont été tués depuis 2003, des centaines de milliers ont été blessés, sans oublier les milliers de soldats morts au combat ou blessés dans leur âme ou mutilés dans leur corps pour le restant de leurs jours. Bushavec ses suppôts de l’Etat hébreu, sous le manteau d’un manichéismesanguinaire, bénéficieront toujours d’une impunité sous prétexte qu’ils ont signé le Statut de Rome prévoyant la création de la Cour pénale internationale mais ne l’ont pas ratifié. Pourtant le Soudan et la Libye, États non parties au Statut de Rome, ont vu leurs ressortissants être poursuivis par ladite cour. Comble d’injustice de cette justice internationale clownesqueque Taylor qualifie de comédie injuste !

Aujourd’hui que la CPA ne peut pas juridiquement juger quelqu’un comme Hissène Habré, on lui crée une chambre spéciale qui n’est que son ersatz tropical. Là aussi, un co-auteur des actes de barbarie reprochés à Habré, l’actuel président tchadien Idriss Debyen l’occurrence, est absous parce qu’il est le principal bailleur de cette cour et que le Tchad, nouveau pays pétrolier, demeure encore une chasse gardée des seigneurs français.

Hier c’étaient MM. Lubanga, Katanga, Ngudjolo, Jean-Pierre Bemba, Mbarushimana, Charles Taylor et Laurent Gbagbo qui étaient envoyéscroupir dans les geôles européennes. Sous peu, ce sera le tour du téméraire Charles Blé Goudé et du résistant Hissène Habré de passer le reste de leurs jours dans les prisons crasseuses créées par les maîtres blancs. Avec la complicité de Nègres de service comme les autorités sénégalaises ! Demain on inculpera un autre Nègre juste- pour donner un os à ronger aux juges paresseux de la CPA. Mais que les appariteurs de la « Justice » internationale emprisonnent tous les Nègres qui refusent l’ordre néocolonial, il  restera toujours de dignes fils du continent plus déterminés pour se dresser contre leur injustice !

Serigne Saliou Guèye

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