L’arrêté n°57/GDB-CAB du 4 décembre 2018 du gouveeur du district de Bamako interdisant les manifestations publiques sur certains lieux et itinéraires est interprété différemment en fonction des intérêts des uns et des autres. Les autorités ont joint la parole à l’acte en réprimant la marche du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (COFOP) et de l’Adéma/Association samedi deier.
Une façon d’affirmer l’autorité de l’Etat et surtout de sonner l’alerte pour ceux qui veulent entraver cette décision d’interdiction. Hier, au moment où d’autres organisations de la société civile comme le CDR, l’APM et autres ont tenté de se regrouper, les forces de l’ordre ont sévi.
Pour dénoncer la mesure d’interdiction, la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), dans un communiqué au contenu nuancé, a rappelé que la liberté de manifester pacifiquement sans troubler l’ordre public participe au renforcement de l’exercice démocratique et constitue un droit fondamental. La CNDH dit observer que jusqu’ici les interdictions de manifestations publiques ont davantage généré de troubles qu’elles n’ont contribué à les prévenir.
En conséquence, la CNDH invite les forces politiques et les organisations de la société civile désireuses d’entreprendre des manifestations publiques dans les zones et itinéraires conceés à inscrire leurs actes dans la légalité, en usant plutôt des voies de recours prévues par la réglementation en vigueur. C’est à ce niveau que les positions se corsent, car jusqu’ici les organisateurs de manifestations n’ont pas saisi une quelconque juridiction. C’est avant tout une question d’interprétation.
DAK
Source: L indicateur du renouveau