Le transfert de Mamadou Torodo Sy dans un pénitencier agricole n’est que de la poudre aux yeux. Ce bandit de grand chemin condamné pour » association de malfaiteurs » a été relâché en catimini. Alors que ses autres compagnons continuent à croupir en prison. Le dossier de Mamadou Torodo Sy dans le braquage d’une fourgonnette en 2013 était défendu par l’actuel ministre de la justice alors avocat.
Fils d’un richissime opérateur économique de Kayes intervenant dans les hydrocarbures, Mamadou Torodo Sy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été arrêté en compagnie d’Adama Dramé, de Modibo dit Van Sidibé et de Sy Cheick Omar Sy, le 29 janvier 2013, suite au braquage d’une fourgonnette sur l’axe Bamako-Kayes. Il a fallu une grande détermination des forces de sécurité pour venir à bout de ce gang arrêté en possession d’armes à feu. Ils ont tous été placés sous mandat de dépôt par le tribunal de première instance de Kayes pour » association de malfaiteurs, vol qualifié, dommages à la propriété mobilière« . Ils ont été déférés à la maison centrale d’arrêt de Bamako, le 8 août dernier, pour raison de sécurité. Après un bref séjour à la prison centrale de Bamako, Mamadou Torodo Sy a été transféré dans le pénitencier agricole de Baguinéda. Un privilège auquel ses compagnons n’ont pas eu droit.
Après investigation, il nous a été indiqué que Mamadou Torodo Sy n’est pas resté très longtemps à Baguinèda. Il a été discrètement relâché.
Il est à noter que l’actuel ministre de la Justice, Mohamed Aly Bathily avait été commis par la famille de Mamadou Torodo Sy pour défendre son cas en 2013 après son arrestation. C’est donc un des anciens clients du garde des sceaux qui a été discrètement relâché.
Toutes nos tentatives pour rentrer en contact avec le ministre de la justice sont restées vaines.
Par ailleurs, il faut signaler que l’ancien régisseur de la maison centrale d’arrêt de Bamako M. Maïga, qui avait été limogé après l’évasion spectaculaire de Mohamed Aly Ag Wadoussène, avait été soudoyé par des proches de Mamadou Torodo Sy pour qu’il le libère en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Sans succès. Après le départ de l’ex-régisseur, l’homme est relâché en catimini.
Abdoulaye DIARRA