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En Côte d’Ivoire, l’épidémie de grippe aviaire perturbe l’activité des restaurateurs

Dans sa ferme, construite sous les cocotiers des sables mouvants de la plage de Modeste (32 km à l’est d’Abidjan), le vieux Moussa Dicko est un homme désemparé. Face aux vétérinaires et aux agents du ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques mobilisés sur son site, il peine à expliquer les causes de la perte subite de 19 000 poules pondeuses sur les 27 000 qu’il possède. « Un matin, j’ai constaté des décès en cascade dans les poulaillers. Cela ne m’était jamais arrivé. Comme les pertes étaient importantes, j’ai alerté les autorités sanitaires pour savoir ce qu’il en était », explique le fermier, la voix submergée par l’émotion et la douleur.

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Pourtant, c’est bien une épidémie de grippe aviaire qui a touché une grande partie de la volaille de vieux Dicko, un des principaux ravitailleurs des marchés de la capitale coloniale et touristique de Grand-Bassam, ainsi que de la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Depuis le 24 juillet, le virus H5N1 a fait sa réapparition en Côte d’Ivoire, après une première épidémie en 2006. « Nous avons pris des mesures conservatoires à travers l’abattage de la volaille restante dans le foyer infecté et la mise sous surveillance des fermes aux alentours », indique Aman Diarra Cissé, directrice des services vétérinaires de Côte d’Ivoire.

Afin de prévenir une plus large propagation de la maladie, le gouvernement ivoirien a décidé d’un plan d’urgence : une soixantaine de marchés de la commune d’Abidjan seront inspectés et désinfectés, l’opération devrait s’intensifier et s’élargir au reste du pays. Une aide financière est également attendue de la part des bailleurs de fonds, à l’instar de la Banque africaine de développement qui a promis une enveloppe d’un million de dollars (920 000 euros) et du FAO (Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui doit débloquer 100 000 dollars (92 000 euros).

La psychose dans les « maquis »

A Abidjan, les « maquis » et les gargotes à ciel ouvert grouillent toujours de monde. Mais les commandes de plats traditionnels comme le kédjénou de pintade de poulet ont baissé ces dernières semaines. « Depuis qu’on reparle de la grippe aviaire, les clients ne sont plus réguliers dans le coin. Ceux qui viennent se contentent des poissons du voisin », constate, amer, Ousmane Kaboré, gérant d’un maquis de pintades braisées à Yopougon (ouest d’Abidjan).

Mais à Grand-Bassam, ville touristique située à 8 km du foyer, l’apparition de la grippe aviaire perturbe le quotidien des restaurateurs et des hôteliers. « Il nous est formellement interdit de consommer ou de transporter des poulets, des pintades et autres volailles. Alors, aucun restaurant ou hôtel ne propose de la volaille ou des mets à base d’œufs dans son menu », confie Mathias Kodjo, responsable d’un restaurant dans la ville, en présentant un récent arrêté préfectoral qui appelle à la vigilance.

Aucune perte en vie humaine n’a été déplorée depuis le début de l’épidémie. Mais lors de sa première apparition en 2006, le virus H5N1 avait eu forme hautement plus pathogène. L’épidémie avait provoqué des lourdes conséquences financières estimées à 55 millions d’euros pour l’ensemble de la filière.

 

Source: lemonde

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