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Election présidentielle du 29 juillet : Le scrutin connaîtra-t-il un dénouement pacifique ?

Dans une fracassante sortie médiatique la semaine dernière, plusieurs leaders de l’opposition malienne avaient quasiment montré le muscle : « Si IBK remporte l’élection dès le premier tour, nous n’accepterons pas les résultats ». Et Tiébilé Dramé d’enfoncer le clou : « IBK ne gagnera ni au premier tour, ni au 2ème tour, ni au troisième tour »

Les opposants au pouvoir IBK sont visiblement en colère à l’esprit que le président sortant veuille rempiler au palais de Koulouba pour un nouveau quinquennat. Ils estiment que le « bilan assez catastrophique » du chef de l’Etat devrait le convaincre à renoncer à se présenter à la prochaine élection présidentielle. C’est dans ce sens que le slogan « Boua ka bla » (« le vieux doit laisser ») a fait fureur dans les rues de Bamako, sous l’inspiration de l’activiste Ras Bath, très remonté contre le pouvoir.

En outre, le fait que les fréquentes interventions publiques des autorités jurent quasiment que le président sortant va remporter le scrutin dès le premier tour n’apaise en rien les opposants. Ils trouvent dans ces sorties une manœuvre visant à préparer l’opinion à un « hold up électoral ». Surtout que le contexte dans lequel le pays se trouve avec l’insécurité et l’absence de l’administration dans plusieurs zones, il est fort probable que le scrutin ne pourra pas se dérouler dans des conditions idoines de transparence. Si le candidat IBK peut faire campagne dans les zones du centre, l’on se demande aujourd’hui comment les opposants peuvent-ils sillonner ces zones en proie à des hordes de bandits armés ? Comment garantir alors la crédibilité d’un scrutin dans des zones aussi insécurisées que le centre et le nord du pays ? Comment alors éviter alors des bourrages d’urnes en faveur du candidat-président dans des centres de vote où les représentants de l’opposition ne seront pas les bienvenus ?

C’est en cela que tous les ingrédients d’une mascarade électorale sont perceptibles, malgré les rodomontades du Premier ministre et du ministre de l’Administration territoriale.

S’ajoute à cela le climat de black-out total des activités des opposants sur les médias d’Etat au profit d’une surmédiatisation des sorties du candidat-président. Ce qui aiguise la colère des leaders de la coalition pour l’alternance et le changement, qui ne cesse de dénoncer « l’instrumentalisation de l’ORTM au profit exclusif du pouvoir ».

En dépit des assurances et du discours d’apaisement de la majorité présidentielle « Ensemble pour le Mali » promettant une compétition électorale « civilisée », des doutes persistent. Tout semble mis en œuvre pour une élection devant renouveler le mandat d’IBK. Ce qui n’est pas dans les calculs des opposants. Même s’ils se constituent en trois pôles d’influence et de positionnement électoral : l’alliance pour l’alternance et le changement (dirigée par l’URD et le PARENA, la coalition des bâtisseurs (drivée par le NPP et les PUR) et bientôt la plateforme pour le renouveau tractée par l’ADP-Maliba…

Tous ces éléments mis bout à bout, ajoutés à la volonté e réprimer les manifestations des opposants sous prétexte que l’état d’urgence est en vigueur dans le pays, créent un climat délétère d’une grave crise post-électorale. Ce qui fait présager que les lendemains du scrutin présidentiel du 29 juillet sont gros de nuages… Il urge alors que les gouvernants travaillent rapidement à décrisper l’atmosphère en réunissant rapidement la classe politique pour les assurances et les garanties nécessaire de transparence et de crédibilité de la présidentielle.

 

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