Depuis la rentrée scolaire, les grèves se succèdent. Et c’est plus que jamais l’impasse. Les enseignants grévistes et le gouvernement ne sont toujours pas parvenus à un accord lors des négociations. En effet, le collectif des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES, SNEC) a entamé une nouvelle grève (après deux grèves de cinq jours chacune, en décembre 2019 et en janvier 2020), à partir de mardi 21 janvier.
Et cette fois ci, les enseignants comptent observer un arrêt de travail de 14 jours (336 heures allant du Mardi 21 au Vendredi 24 Janvier 2020, du lundi 27 au vendredi 31 Janvier 2020 et du lundi 03 au vendredi 07 Février 2020 inclus.) Ils exigent l’application immédiate de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale.
Au même moment, les élèves réclament la reprise des cours. Ainsi, le 13 janvier dernier, des centaines d’écoliers et d’élèves des écoles publiques sont sortis pour prendre d’assaut la cité administrative qui abrite la primature et les départements ministériels. Le but de cette sortie est d’exiger la reprise des cours dans les écoles publiques paralysées par une grève des enseignants. « Nous exigeons la reprise immédiate des cours… scandaient les manifestants. Des manifestations similaires se sont aussi déroulées dans plusieurs villes de l’intérieur.
Du côté de l’enseignement supérieur, les cours ont été également perturbe au niveau de la Faculté d’Histoire et de Géographie (FHG). Ici, les étudiants ont organisé un sit-in, le mardi dernier, devant le lycée Les Castors. Les étudiants réclament à l’Etat le paiement de leur bourse pour la période 2018 – 2019. Les manifestants sont partis de la Faculté d’Histoire et de Géographie pour descendre jusqu’au niveau du Lycée Les Castors, «Cela fait sept mois que nous sommes sans bourse», s’emporte, un des leaders estudiantins. Cette année encore, poursuit-il, les trousseaux dus pour l’achat des fournitures scolaires ne sont toujours pas là. «Comment veulent-ils qu’on étudie dans ces conditions?», s’interroge-t-il. Aux dires de l’étudiant, les classes sont de plus en plus vides à cause de la précarité des étudiants
Mahamet Wagué, secrétaire général du Comité AEEM de cet établissement, affirme que les raisons de leur sortie sont multiples. «Mais nous sommes surtout sortis pour réclamer nos bourses de l’année 2018 – 2019», indique le secrétaire général du comité. Et d’ajouter: «Nous nous sommes restés au niveau du Lycée les Castors à cause de la situation du pays, mais qu’on sache que la prochaine sortie ne sera pas à ce niveau», prévient Wagué. Cet avertissement a été pris au sérieux car le même jour à 17 heures les étudiants ont été mis dans leurs droits. Ils ont touchés leurs bourses. Voilà comment le Mali marche !
Et face à cette situation alarmante de l’école malienne , la Fédération nationale des associations des parents d’élèves reste muette. Aucune initiative, aucune action de médiation entre les syndicats et le gouvernement pour éviter les grèves à répétition. Depuis le début des grèves des enseignants, cette année, les parents d’élèves observent un silence radio.
Mémé Sanogo