Au niveau de l’école fondamental de Point-g, en commune 3 du district de Bamako, la situation est presqu’intenable. De la 1ere année à la 9eme année les élevés sont serrés comme des sardines dans les classes. Comme si cela ne suffisait pas, plus de mille personnes utilisent un seul robinet…
Après avoir été alertés par le directeur de l’école fondamental A, M. Teninmakan Macalou, nous avons aussitôt dépêché une équipe pour constater les faits. L’école a une belle apparence, mais une fois dans les classes la réalité est toute autre. On a point besoin d’être vigilant ou intelligent pour vite constater que l’enseignant craque sous le poids de l’effectif qui le submerge. Des plaintes par-ci, des cris et des pleurs par là…
Au niveau de l’école fondamental A, premier cycle, dirigée par M. Macalou, de la 1ere année en 5eme année, toutes les classes compte 100 élèves voire plus. C’est seulement au niveau de la 6eme année qu’il y a 72 élèves. « Nous nous efforçons de tenir sinon la situation est presqu’intenable. Nos élèves sont serrés comme des sardines, 4 élèves sur une seule table banc, cela est inadmissible si l’on s’en tient aux règles. En tous cas, nous souhaitons que les autorités nous viennent en aide en construisant quelques classes. Cela nous permettra sans nulle doute de mieux former les élèves », a bien voulu nous confier le directeur Macalou. Et d’ajouter qu’il n’a point besoin de nous dire combien il est compliqué d’encadrer les élèves dans ces conditions.
Pour ce qui concerne le second cycle, la situation est encore plus alarmante, car la seule 7eme année de l’école compte 203 élèves. Les deux 8e annexe comptent chacune 92 éleves et au niveau des trois 9e il y a 310 élèves soit 110 élèves par classe. À en croire le directeur du second cycle, M. Sissoko Makanba, le nombre maximum par classe ne doit pas dépasser 60 élèves. Selon lui, la situation est plus qu’urgente. « Pour nous permettre de dispenser les cours dans les meilleures conditions, je pense que les autorités doivent construire des salles de classe », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’en plus du manque d’infrastructures, qu’il y a également un manque crucial d’enseignants notamment en Physique, Chimie, Histoire et Géographie.
« On avait eu des partenaires Japonais qui voulaient construire 6 classes, mais avec le coup d’État, ces derniers ont plié bagages. La mairie aussi avait promis au moins de réparer nos anciennes tables bancs. Mais cette promesse n’a toujours pas été tenue », a-t-il dit pour terminer.
La situation, comme l’ont dit les deux directeurs, est vraiment alarmante. Plus que jamais les autorités scolaires, le gouvernement sont tous interpelés pour qu’une solution urgente soit trouvée à cette situation qui n’a que trop duré. Surtout qu’a la veille des élections présidentielles, IBK disait toujours que parmi ces priorités figure la bonne éducation pour tous. En tout cas jusqu’à présent, cela est loin d’être une réalité pour les enfants des pauvres.
Car pendant qu’ils sont serrés comme des sardines dans les salles de classe, les enfants des riches étudient dans les meilleures conditions et dans des salles de classe qui ne dépassent pas 30 personnes…
KANTAO Drissa
SOURCE: Le Flambeau du 18 nov 2014.