‘’ (…) Le mal est chez nous, nous devons serrer les rangs, unis et mobilisés à tout instant. Nous devons le vaincre. Nous pouvons le vaincre. Avec plus de vigilance, avec plus de discipline, dans la sérénité et dans la solidarité’’. Ces propos sont du Président IBK, lors sa 3e adresse à la Nation, ce 10 avril, depuis la propagation de l’épidémie à Coronavirus à notre pays, dans la nuit du mardi 24 mars 2020.
Mais ni une rhétorique périlleuse ou eschatologique ni un cocktail de mesures bric-à-brac ne viendra à bout de ce machin à peine visible des microscopes et qui balaye pourtant sur son passage autant des célébrités que d’illustres anonymes. Il faudrait une mobilisation de tout instant, de la discipline et partant une rigueur inentamable sur l’application des mesures de prévention et de réponse au COVID-19. L’annonce du Président IBK de ce 10 avril devrait s’inscrire dans cette optique : ‘’le gouvernement n’a pas d’autre choix que de s’assumer. Tout en privilégiant la pédagogie de la persuasion par le dialogue, il est le principal garant de la santé publique. Dès lors, il examine, avec l’avis du Conseil scientifique, la possibilité d’isoler Bamako, épicentre de l’épidémie, du reste du territoire. La population sera informée de la décision qui sera prise dans les heures à venir’’.
Mais, les heures sont passées, les jours sont passés, sans que la population ne soit informée d’aucune nouvelle relative à l’isolement de Bamako. Le citoyen qui est angoissé face à la propagation fulgurante du COVID-19 a des raisons légitimes de s’interroger et d’interroger si le Gouvernement n’est pas en train de capituler sur une mesure aussi cruciale. L’interrogation est légitime parce qu’à l’issue de la session extraordinaire du conseil supérieur de la défense nationale du 17 mars 2020, il avait été annoncé : ‘’(…) en ce qui concerne les rassemblements à caractère religieux, le gouvernement engagera incessamment des consultations avec les responsables du Haut Conseil Islamique, de la Ligue des Imams, des Églises Catholiques et Protestantes ainsi qu’avec d’autres autorités religieuses et cultuelles du Mali afin de convenir des mesures appropriées pour assurer la santé des fidèles’’. Mais, un pouvoir mollasse ne peut faire preuve de fermeté. Conséquence : des mosquées continuent d’accueillir des fidèles, en violation flagrante des mesures officielles. Pourtant : ‘’le gouvernement n’a pas d’autre choix que de s’assumer’’.
De rétro pédalage en rétro pédalage, le Gouvernement prépare un terreau fertile à l’émergence d’une défiance généralisée synonyme d’un bazar indescriptible.
PAR BERTIN DAKOUO
INFO-MATIN