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Éditorial : 26 mars 2024, confusion dans l’arène politique

C’est ce mardi, 26 mars, que le chef de l’État, Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, déposera une gerbe de fleurs au monument de la citoyenne, une mère éplorée levant les bras en signe d’extrême détresse pour son enfant fait martyr.

Ce serait l’acte fort de la 33ème  commémoration de ce que l’histoire nationale retient comme étant la Révolution du 26 mars 1991, évènement qui a mis fin au règne du parti unique et qui a permis l’instauration de la démocratie dans la droite ligne du sommet franco-africain tenu à La Baule (France) quelque un an plus tôt, au cours duquel François Mitterrand, le président de la République française, avait joué des coudes pour faire admettre aux chefs d’État africains de passer vite à la démocratie multipartite, exigence qu’il a assortie de primes, carotte pour ceux qui obéiront, et de bâton pour les réfractaires ou qui seront soupçonnés de traîner les pieds. Il s’en est suivi de grands bouleversements en Afrique francophone à cause d’un vent plus violent que celui venu de l’Est à la fin des années 80. Dans la turbulence, le Mali choisira la voie du multipartisme intégral qui vaut aujourd’hui au pays l’existence de plus de 300 partis politiques, dont beaucoup sont plus factices que réels.

En sacrifiant donc demain à la tradition de la commémoration du 26 mars, le Président Goïta agira au nom du peuple malien. Sans doute des citoyens sont morts et cela ne peut être passé par pertes et profits. Mais il ne s’empêchera pas de se poser des questions. Parmi celles-ci : comment une telle Révolution qui avait fait naître une immense espérance a-t-elle pu se laisser rouiller si vite pour faire le lit à la plus chaotique gouvernance dans notre pays durant trois décennies ? Le colonel Goïta regardera ensuite fixement la mère aux bras levés, son enfant gisant devant elle. Et il lèvera les yeux pour apercevoir le Pont des Martyrs, après un clin d’œil sur la Pyramide du Souvenir juste à côté. Mais il ne manquera surtout pas de se retourner pour voir l’ambassade de France à quelques mètres de lui. Enfin, il ne peut ne pas observer que l’évènement du jour est en train de se dérouler dans le prolongement du Square Patrice Lumumba, lieu baptisé du nom de ce patriote africain, victime du colonialisme belge, autre pays francophone,  de la trahison des siens et, hélas, du “machin” O.N.U.

Le Président Assimi Goïta, le nouvel patriote africain, avec des ambitions sans fioritures de libérer le Mali et l’Afrique de les jougs d’avillissement, d’exploitations, de sujétion, de colonialisme et d’impérialisme, vivra en ce moment-là, non pas un petit pincement de cœur, mais un vrai drame intérieur. À l’occasion de la 33ème commémoration du 26 mars 1991, il constatera en effet qu’il y a une confusion terrible dans l’arène politique du Mali, pays dépositaire de la Charte de Kurukan-Fuga, Loi-pilier de l’A.E.S. Ceux qui n’ont cessé de pactiser avec la junte française, de François Mitterrand à Emmanuel Macron, ceux-là mêmes qui ne lui ont pas fait confiance en refusant tous ses appels à venir aux Assises Nationales de la Refondation, sont maintenant ceux qui sont en train de squatter les allées de la Transition avec une assiduité étonnante, qui foutent un sacré bordel dans la marche en avant en cours, tout pour être les serviteurs zélés de la 4ème République. Assimi Goïta, en tant qu’officier, un vrai et fin stratège militaire, sait bien que ce ne sont que de bandes de taupes potentielles. Mais les diablotins, pions aux mains extérieures, ne cesseront pas leurs menées subversives rusées. Jusqu’à ce que Dieu Lui-même envoie Ses drones les frapper où bat ce qui en eux les prédispose à vouloir toujours jouir de la patrie, tout en servant les intérêts les violeurs de cette même patrie.

 

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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