Après l’émotion, la raison doit obligatoirement primer. C’est vrai que la Cedeao a été excessive dans la prise des sanctions, mais il faut reconnaitre que les cinq(5) ans de chronogramme proposé par le colonel Président pour la prolongation de la Transition est un manque de respect à la conscience populaire. D’autant plus que c’est lui-même, quand il a orchestré son deuxième putsch, qui est parti prendre des engagements vis-à-vis des chefs d’État de l’institution sous-régionale. C’est le respect desdits engagements qui motive les va et vient de Goodluck Jonathan. Si tu prends une dette avec quelqu’un, au moment de la rembourser tu veux refuser d’honorer ton engagement sans son consentement. « O ka guelendè »!
Les Assises nationales de la refondation (ANR) ne peuvent pas se substituer à la voix du peuple, acquise par les urnes. Soyons vraiment réalistes. C’est ce réalisme qui semble animer le Président de la Transition qui, dans son adresse à la nation, a tenu un discours mesuré, rassembleur. Un discours pour décrisper les rapports entre la Cedeao et le Mali, devenus tendus depuis l’annonce des sanctions, à l’issue du sommet extraordinaire de la Cedeao. Il a indiqué que le Mali reste ouvert au dialogue avec la Cedeao pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et les principes de l’organisation.
Assimi Goïta semble avoir suivi l’avis des colombes au détriment de celui des faucons. Alors, qu’il cherche à trouver très rapidement des voies et moyens pour la levée de ces sanctions contre le Mali.
Nous sommes dans un monde bipolaire ou aucun pays ne peut se suffire ou évoluer seul. Soyons des patriotes avec un esprit de discernement et non des nationalistes aveuglés.
L’homme fort du Mali, le colonel Président, doit urgemment soumettre à la Cedeao une contreproposition raisonnable et réaliste du chronogramme de la durée de la transition et mettre tout en œuvre pour organiser une élection présidentielle crédible et transparente.
Aliou Touré
Source : Démocrate