Sa nomination à la tête du gouvernement en avril dernier a renversé plus d’un. Mais sa démission ou son limogeage dans les jours ou heures à venir ne surprendra personne. Et pour cause.
Cela fait une semaine que tous les jours le Premier ministre est donné pour démissionnaire ou démissionné. La capitale ne bruit que de cette rumeur. Et les « grins » y vont naturellement de leur grain de sel, tantôt dépeignant Ibrahim Boubacar Keita en patron peu reconnaissant envers celui qui a fait le sacrifice de ramasser l’éponge bruyamment jetée par Oumar Tatam Ly, tantôt Moussa en fils prêt à commettre le parricide pour être calife à la place du calife. On s’en hausserait les épaules en d’autres temps. Mais pas par ces temps où les défis assaillent la nation. Car à Alger où s’ouvre dans quelques jours le troisième round des pourparlers gouvernement malien-groupes armés du Nord, rien n’est encore ficelé en dépit des sentiments d’espoirs affiché. Car, la montre joue contre nous dans le processus de normalisation avec le Fmi et d’autres partenaires qui réclament des sanctions lisibles et visibles après les audits tant commentés des contrats d’acquisitions de l’aéronef présidentiel et de fournitures d’équipement à l’armée. Car enfin, les rapports produits par nos enquêteurs sur ces deux affaires entament l’honneur de la République. Et la boîte à rumeurs ouverte ajoute à ce défi puisqu’elle n’existe que pour donner l’impression d’un bras de fer entre lui et son Premier ministre. Le président n’a plus une minute à perdre : il reprend la main tout de suite, met l’éthique de son côté et affirme l’autorité ou hélas il affronte hélas la crise de régime seulement quatorze mois après son investiture.
Adam Thiam