Le coup d’Etat de trop, celui du Niger, sur l’espace sous régional ouest africain semble embarrasser les Présidents de la CEDEAO. Déterminés à sonner la fin de la récréation, Bola Tinubu et ses homologues chefs d’Etat de l’organisation sous régionale n’auront pas d’autres choix que d’imposer aux putschistes nigériens la rigueur de la force après toutes les tentatives diplomatiques infructueuses.
C’est pourquoi, toute affaire cessante, ils se sont réunis en sommet extraordinaire, les heures qui ont suivi la tentative de coup d’Etat pour non seulement imposer des sanctions économiques et financières très gravissimes, mais aussi et surtout envisager l’usage de la force en cas de refus des putschistes de céder le pouvoir au Président démocratiquement élu, à savoir Mohamed Bazoum. Pour rappel c’est au cours de ce sommet extraordinaire que les chefs d’Etats de la CEDEAO ont décidé de mettre en action la force en attente pour d’éventuelle intervention militaire, mais en ne fermant pas la porte à la résolution de la crise par la voie diplomatique.
C’est ainsi que les chefs d’Etat-major de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Accra, la capitale Ghanéenne dans le but d’étudier et de coordonner les détails de la décision des dirigeants de leurs pays, prise lors du dernier sommet extraordinaire concernant l’éventualité d’une intervention militaire au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel. Abdel Fatau Musah, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, faisant office de porte-parole des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO, a été on ne peut plus clair sur la volonté des chefs d’Etat de l’organisation à rétablir l’ordre constitutionnel par tous les moyens disponibles. Musah Fatau a déclaré que l’organisation « accordera une chance à la diplomatie, mais la force militaire sera prête à répondre si toutes les solutions diplomatiques échouent » Le Commissaire a réitéré la position de la CEDEAO pour un rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger par tous les moyens disponibles.
La question que l’on se pose est celle de savoir si le général Abdourahamane Tchiani, président du CNSP et chef de la junte militaire a réellement compris ce double message de fermeté et de détermination des chefs d’Etats de la CEDEAO à rétablir Mohamed Bazoum à ses fonctions. Il a désormais le choix entre préserver la vie des milliers de nigériens tout comme la sienne en cédant le pouvoir à Bazoum ou bien payer le prix fort, car tout porte à croire que la CEDEAO ne reculera pas, en dépit de toutes les critiques qui fusent de partout, elle imposera par la force le retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Aujourd’hui, la CEDEAO jouera son destin au Niger, celui de la démocratie dans la sous-région. Donc en cas de réussite, elle enverra un message clair et sans ambages aux autres putschistes de son espace. Ahmed Bola Tinubu, le Président du Nigéria et celui de la conférence des chefs d’Etats et des gouvernements de la CEDEAO avait juré, dès sa prise de fonction à la tête de l’organisation sous régionale, de mettre fin aux cycles de coup d’Etat. C’est seulement quelques semaines après ce discours que le Général Tchiani a perpétré son stupide et insensé coup d’Etat au Niger. Donc c’est le baptême de feu du tout nouveau président en exercice de la CEDEAO.
En somme, le Général Tchiani, chef de la junte au pouvoir au Niger n’a plus d’autre choix que de céder car l’armée nigérienne ne fera pas le poids face à cette force en attente, au déluge de feu que promettent les forces sous régionales. Nous osons espérer qu’il fera comme Yaya Diamé de la Gambie qui a capitulé face à la montée en puissance des forces de la CEDEAO, menée par son voisin immédiat le Sénégal.
Youssouf Sissoko
L’Alternance