Les autres domaines n’ont pas été oubliés comme entre autres l’agriculture, la santé, les mines et les infrastructures. Qu’il soit dit en passant ce sont des promesses mirobolantes qui ont été faites à ce stade, car entre la promesse et la concrétisation il y a souvent un abyssal trou à combler. Nous osons espérer que la Chine va respecter ses engagements. Si incontestablement la moisson a été fructueuse sur le plan de la coopération bilatérale entre le Mali et la Chine, qui est d’ailleurs un partenaire de longues dates, nombreux sont les observateurs qui sont restés sur leur faim, car la diplomatie a encore une fois de plus failli. Elle aurait dû permettre au Président de la transition de rencontrer un grand nombre de délégations africaines en général et des chefs d’Etat en particulier pour leur expliquer la vision des autorités de la transition et réaffirmer leur volonté à coopérer avec tous les pays du monde et particulièrement ceux du continent. La diplomatie malienne a été tellement dolosive, qu’elle n’a pu permettre au Président de la transition que de rencontrer seulement trois ou quatre Présidents africains dont les Présidents de la Mauritanie, du Togo et de la Centrafrique sur plus de vingt chefs d’Etat présents.
En effet, ce forum qui a réuni autour du Président chinois Xi Jinping, une cinquantaine de délégations africaines dont une vingtaine de chefs d’Etat, aurait dû être une véritable occasion pour le Président de la transition du Mali d’amorcer la voix du dialogue avec les chefs d’Etat présents et du coup commencer à sortir le Mali de l’isolement, voire de l’autarcie diplomatique dans laquelle il est confiné. Selon un communiqué de la présidence le Colonel Assimi Goita a rencontré le 4 septembre trois Présidents à savoir ceux du Togo, de la Mauritanie et de la Centrafrique. S’il est vrai que ces quatre pays ne sont pas des moindres surtout la Mauritanie qui partage la plus longue frontière avec le Mali, il était plus loisible de rencontrer d’autres Présidents africains pour leur expliquer la nouvelle posture diplomatique du Mali et de conclure que le Mali serait prêt à collaborer avec tous les pays respectant ses principes s’articulant autour de sa souveraineté, des intérêts supérieurs du peuple malien, du respect de ses choix stratégiques et des partenariats. Lesquels principes semblent être les fondements de la vision des autorités de la transition.
En définitive, si le FOCAC semble accoucher d’une souris avec seulement 50 milliards de dollars us de promesses pour toute l’Afrique, il aurait dû être une des rares occasions pour le Président de la transition malienne, le Colonel Assimi Goita, de se rapprocher des autres chefs d’Etat du continent et de sortir enfin de l’isolement. Encore une fois de plus la diplomatie malienne a péché par son incompétence.
Youssouf Sissoko