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ÉDITO : Général, pour quoi faire ?

Notre mot d’ordre, c’est de dire la Vérité en toute circonstance, car c’est cela l’essence même du journalisme : informer, renseigner, éveiller les consciences. Nous sommes donc au service de la Vérité, pas plus ni moins. Allah, Swt, nous enseigne : «Et par ses paroles, Allah fera triompher la Vérité, quelque répulsion qu’en aient les criminels.» [CORAN, Chapitre 10, verset 82]. Nous gardons cette ligne de conduite. Nous ne sommes pas manipulables…

Nous ne sommes au service d’aucune force intérieure ou extérieure. Nous ne sommes demandeurs de rien.

Comme dans tous les métiers, le grade, le titre, cela ne fait pas de vous le meilleur dans votre discipline.

Fidel Castro, le Lider Maximo, et Ernesto Che Guevara ont conduit à la victoire les guérilleros cubains, qui désignèrent Castro comme Premier ministre le 16 février 1959, après plusieurs années de combat acharné contre l’armée régulière de Batista, pourtant bien armée et bénéficiant du soutien inconditionnel de la CIA.

Le capitaine d’aviation (Flight-lieutenant) Jerry John Rawlings, accompagné d’une poignée de fidèles, a pris le risque de renverser le régime militaire corrompu qui avait gangrené la politique ghanéenne après la chute du président panafricaniste Kwame Nkrumah, le 24 février 1966.

Rawlings réussit magistralement à nettoyer tous les systèmes mafieux instaurés par l’establishment militaro-civil, qui avait plongé son pays dans un chaos abyssal entre 1966 et 1979. Car c’était la condition sine qua non pour le décollage économique du Ghana.

Quant au capitaine Thomas Sankara du Burkina Faso, il était parfaitement conscient qu’il devait se « suicider » en tant que soldat pour devenir le leader de la Révolution burkinabè.

Le président de la Transition et ses compagnons viennent de s’arroger les titres de généraux « à titre exceptionnel ».

Il s’agit là d’une décision peu confortable. Cette décision intervient alors que le pays est engagé dans une entreprise colossale de reconquête du territoire et de la souveraineté nationale.

Tous les Maliens — sauf les apatrides au service des puissances de domination — soutiennent cette entreprise colossale qui nécessite une concentration de tous les instants.

Listons les priorités devant être à l’ordre du jour de l’agenda gouvernemental : 

1) Continuer à bâtir une nouvelle armée qui doit être la mieux structurée, la mieux équipée et la mieux organisée de l’Afrique occidentale afin, d’une part, de parachever et de consolider la reconquête du territoire national pour que le Mali redevienne un havre de paix pour l’éternité.

Les Chinois disent : il faut faire la guerre avec pour objectif de vaincre ton ennemi pour, au moins, dix décennies ! Vaincre le terrorisme, consolider les acquis… prendra du temps. Il faut dire la vérité aux Maliens avec courage et ne pas masquer les choses.

2) Résoudre les problèmes de l’électricité et de l’électrification systémique du Mali. Lénine disait : « Le communisme, ce sont les Soviets plus l’électrification ». Aucun développement n’est possible sans électricité.

Les Maliens souffrent au quotidien, dans leur chair et leurs âmes, des coupures d’électricité qui perdurent depuis la gouvernance scabreuse des cinquante dernières années, au cours de laquelle les Maliens avaient ironiquement baptisé la compagnie d’électricité « Énergie du Mali » en « Énergie du Mal ».

Tout manque dans nos hôpitaux, il faut relever le niveau des plateaux techniques pour que les Maliens ne se soignent plus à l’extérieur. L’économie informelle (plus de 80 % de l’activité économique) est paralysée…

Les inondations sont venues accentuer le désastre national sans que le pays ne dispose d’une stratégie appropriée pour faire face à « l’État de catastrophe nationale ».

Il s’agit maintenant, plus que jamais, de mettre en œuvre les solutions appropriées et de rompre avec les décisions scabreuses et hâtives totalement contraires à l’intérêt national, comme c’est le cas actuellement.

Il n’y a pas de problème sans solution. Einstein dit : « Un problème sans solution est un problème mal pensé ». Depuis des décennies, dans tous les domaines, on répète les mêmes erreurs, les mêmes solutions, les mêmes recettes…

Prenons l’exemple de la relance du chemin de fer, où le train a cessé de siffler trois fois, ou des grèves à répétition dans le système éducatif à chaque rentrée scolaire (il faut reconnaître qu’il y a un léger mieux avec le pacte social).

Il existe au sein de ce secteur un système mafieux dans tous les ordres d’enseignement que personne n’ose affronter, sinon gare à la paralysie !

3) Renouer vigoureusement le contact avec la population (pas avec des propagandistes saisonniers), car l’Armée doit servir le Peuple. C’est cela même son essence.

Les armées africaines ont hérité des principes du colonialisme qui séparaient le soldat de la population afin de perpétuer ainsi la domination sur le territoire.

Cette philosophie a perduré après les indépendances, à l’exception des pays ayant mené une lutte de libération armée : Guinée-Bissau, où Amilcar Cabral a créé une armée populaire s’appuyant principalement sur la paysannerie, l’Angola avec le MPLA d’Agostinho Neto, le Frelimo d’Eduardo Mondlane et Samora Machel au Mozambique, et la Swapo de Sam Nujoma en Namibie.

Une armée sans le soutien du peuple, c’est comme un poisson hors du fleuve. Il faut utiliser le génie militaire comme instrument de « soft power » en suppléant aux défaillances des services de voirie, en construisant les sites de recasement pour les populations sinistrées et déplacées, en rebâtissant les écoles, en draguant les différents cours d’eau, etc., tout en préparant ardemment la prochaine saison des pluies de 2025-2026 afin de ne pas être surpris par les événements.

4) Quelques petits conseils en matière de gouvernance : se méfier de ses propres amis, car ils peuvent vous pousser à prendre hâtivement des décisions afin de satisfaire leurs intérêts égoïstes, alors qu’elles sont catastrophiques pour le destin du pays.

On dit : Méfiez-vous des zélateurs et de vos amis plutôt que de vos ennemis qui sont identifiés…
Ne jamais signer un document sous la pression, car « le diable se cache dans les détails ».

Pratiquez une communication de guerre : ne dites jamais publiquement ce que vous allez faire à l’avance, sinon l’ennemi vous attendra au point d’arrivée ou vous attaquera en cours de route. Le grand stratège chinois Sun Tzu nous enseigne : « L’art suprême de la guerre, c’est de vaincre l’ennemi sans avoir à le combattre ». L’hydre impérialiste ne laissera jamais en paix le Mali et ses alliés de l’AES se reposer. Donc, vigilance absolue.

Rechercher, sans désemparer, une connexion intime avec le Peuple, qui est la boussole de la République, tout en laissant les gens critiquer l’action gouvernementale, car dans une critique, il peut y avoir des éléments positifs.

Ousmane Mohamed Touré

Source: Le Poing

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