Le Grand Hôtel de Bamako a abrité, du 20 au 30 mars dernier, les travaux de la 5è concertation des acteurs du secteur eau et assainissement. La rencontre était initiée par la cellule de planification et de statistiques (CPS) des secteurs eau et assainissement, urbanisme et développement durable.
Elle était coprésidée par le secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau, Moussa Cissé et son collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Abdoulaye Berthé. C’était en présence du directeur de la CPS, Moussa Sissoko et le représentant des partenaires techniques et financiers (PTF), Benny Krasniqi de l’Unicef et plusieurs invités.
La rencontre a examiné et échangé sur le bilan des activités de et les perspectives de l’eau et l’assainissement. Les cadres de dépenses à moyen terme (CDMT ) de chacune des composantes eau et assainissement ont été passés au peigne fin. Il faut reconnaître que le défi de l’eau et de l’assainissement dans notre pays reste grand. Dans le domaine de l’eau, plus d’un quart de la population, soit plus de 4 millions de personnes n’ont toujours pas un accès convenable. Pour l’assainissement, ce sont plus de 12 millions de personnes qui ne sont pas couvertes. De plus, selon l’annuaire statistique de du système local d’information sanitaire, 64% des cas de diarrhées et 63% des décès liées aux maladies hydriques concerneraient les enfants de moins de 5 ans. Bien que le secteur soit considéré comme prioritaire, a indiqué le représentant des PTF, le financement public du secteur est estimé à moins de 2% du budget national, bien loin des engagements du Mali à le porter à 5%. Les partenaires appuient le gouvernement à hauteur de 85 à 90%. Cela, souligne Benny Krasniqi, pour faire avancer avec plus d’ambition les besoins de mobilisation des ressources nationales pour le développement des investissements du secteur.
Les besoins annuels d’investissement pour l’eau et l’assainissement pour tous de notre pays ont été estimés lors de la réunion de haut niveau à Washington à plusieurs milliards de Fcfa, pour les services de base. Pour l’atteinte de ces objectifs, notre pays devra avec l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement redoubler d’efforts non seulement en termes d’engagements financiers, mais aussi en termes de renforcement des dispositifs fondamentaux de politique et de stratégie du secteur, entre autres. Justement la présente concertation annuelle des acteurs du secteur, selon le représentant des PTF, constitue une des étapes spécifiques de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des projets et programmes du secteur et matérialise les principes de transparence et de recevabilité. La rencontre a contribué aussi au renforcement des stratégies sectorielles d’intervention et des capacités des services techniques dans l’appropriation des outils d’analyse et de planification.
Pour le secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau, la rencontre a permis de se pencher sur les observations du nouveau programme sectoriel eau et assainissement (PROSEA 2) afin de faire des recommandations qui serviront de base pour sa mise en œuvre. Pour Moussa Cissé, la présente concertation se déroule dans un contexte marqué par la présentation des résultats de la deuxième phase et les préparatifs de la troisième phase du processus Trackfin. Il s’agit là de suivre le financement du secteur de l’eau et de l’assainissement au niveau national de façon à mieux comprendre les dépenses actuelles du secteur et contribuer ainsi à long terme, au renforcement des système nationaux de collecte et d’analyse de l’information financière pour l’élaboration des politiques et la programmation du secteur eau, assainissement et hygiène.
Mariam A. TRAORÉ
Source: Essor