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Droit et société : Mali : Sans justice équitable, une vraie réconciliation nationale ?

L’actualité malienne est toujours marquée par les récents événements passés à Kidal, à la suite desquels le Mali a recensé plusieurs morts civils et militaires dont des préfets et sous-préfets.

mohamed aly bathil ministre justice malienne entretien presse bamako

 

 

Certains de ces assassinats ont été tellement barbares que le plus jeune des maliens aura du mal à les oublier. A ceux-ci, s’ajoutent les égorgés d’Aguel-hoc et les tueries faites lors de l’occupation des régions du Nord du pays par le MNLA et ses alliés Djihadistes en 2012.

Malgré ces assassinats, le Mali est en train de subir toutes sortes de pressions afin de mettre en place des voies et moyens pour une éventuelle réconciliation des cœurs et des esprits de tous les Maliens sans exception. Or, les expériences de tous les temps ont démontré que le préalable d’une réconciliation est la justice. Ainsi, les cœurs et les esprits des Maliens peuvent-ils se réconcilier tant que les victimes ne sont pas mises dans leurs droits et la réhabilitation des morts ?

Mais malheureusement au Mali, aucune justice n’a jamais été rendue, ne serait-ce que pour consoler les vraies victimes et celles par ricochet. Au lieu d’une justice qui s’avère incontournable, le Mali est passé d’accords en accord, qui, jusqu’à preuve de contraire, n’ont produit aucun effet à hauteur de souhait.

Cependant, tant que le mécanisme d’une vraie justice n’est pas mis en place afin de permettre aux victimes de s’exprimer largement sur les maux qu’elles ont endurés afin de lancer d’éventuelle poursuite contre les auteurs et les punir, toute réconciliation est vouée à l’échec. Donc, sans cette justice, la crise du Nord, en général et celle de Kidal, en particulier, ne verra jamais son épilogue parce que les enfants et les petits enfants des victimes d’aujourd’hui tenteront de venger leurs morts. Et, on n’en finira pas.

Nos politiques, à cause de la sauvegarde de leurs intérêts égoïstes  n’ont pas conscience du danger que notre pays court toujours avec cette situation qui perdure. Sinon, comment peut-on comprendre que les mêmes assassins de nos vaillants militaires à Aguel-hoc se retrouvent aujourd’hui à l’hémicycle et de surcroît, sous la bannière du parti au pouvoir et sans être inquiétés un seul instant.

Dans ces conditions, ne sommes-nous pas en droit de douter de la bonne foi du ministre de la justice, lorsqu’il prétend que justice sera rendue ?

Ousmane Sogodogo, Juriste    

Source: Le Canard de la Venise

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