La défense du Général Sanogo épinglé par la justice pour officiellement « complicité d’enlèvement de personnes » commence à se constituer. Ainsi, outre le pool d’avocats maliens qui a décidé de prendre en charge sa défense, l’auteur du putsch militaire du 22 mars 2012 pourra aussi compter sur l’expertise d’avocats étrangers dont les noms sont cités dans des affaires judiciaires rocambolesques.
Parmi ses avocats, on peut rappeler la célèbre avocate sénégalaise, Me Dior Diagne. Celle-ci est d’ailleurs présentement à Bamako pour rencontrer son client. Ce qui n’a pu se faire, car l’ex-capitaine, dans le cadre de son enquête, est privé de toute visite durant plusieurs jours. Pour protester contre cette situation, l’avocate a fait une sortie à la radio privée RFM pour parler de cet acte qualifié de « violation des droits » de son client, notamment celui lié à la visite.
Surnommée par ces détracteurs comme l’avocate des causes perdues, cette diplômée de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est surtout connue pour avoir défendu des dossiers sulfureux. Au nombre desquels on peut citer, entre autres, l’affaire du jardinier marocain de Saddam Hussein, Oumar Raddah et le Yougoslave Slobodane Milosevic. Le premier était impliqué dans une affaire d’assassinat en France. Tandis que le parcours du second à la tête de la présidence yougoslave a été marqué par des crises sanglantes et des meurtres extrajudiciaires. Son compagnonnage avec Me El Hadj Diouf, qualifié souvent d’«excessif » faisait la une de plusieurs journaux au Sénégal.
Me Dior Diagne était également très proche de la figure controversée du droit international, l’avocat français Jacques Verges, mort en août dernier. D’ailleurs, à eux deux, ils ont formé un duo pour défendre des personnalités très controversées. Me Dior Diagne s’inspirait beaucoup de Jacques Vergès. Parlant de son action, elle n’hésitait pas à dire que « même si la morale le répugne, l’avocat n’a pas le droit de refuser les causes ». C’est ainsi qu’ils ont défendu ensemble les dossiers des présidents Oumar Bongo, Idriss Deby, Saddam Hussein. Ils ont aussi plaidé contre l’opposant congolais Bernard Kolela.
C’est donc une avocate connue dans les dossiers judiciaires à rebondissement et qui n’a remporté aucun d’eux qui entend défendre le Général Sanogo. Cependant, il y a lieu de préciser que pour ce dossier, elle aura fort à faire, car de jour en jour, les charges qui pèsent sur l’ex-chef de la junte putschiste de Kati et actuel pensionnaire de l’école de gendarmerie de Faladié, ne cessent de s’alourdir. En témoigne, la découverte macabre des corps sans vie de plusieurs personnes reconnues comme étant les bérets rouges disparus au cours et à la suite des affrontements du 30 avril au 1er mai 2012. L’avenir nous en dira certainement davantage.
Massiré Diop