« Toute allégation ou imputation qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation », articles 38 et suivants de la loi n°046 du 7 juillet 200 fixant le régime de la presse et des délits de presse. C’est, notamment sur la base de cette disposition que le Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) et son président Youssouf Bani Traoré ont porté plainte contre le vice-président de la Fédération générale des transporteurs routiers agréés du Mali (FGTRAM), Malick Boubou Diallo au tribunal de la Commune IV du district de Bamako. En effet, ils reprochent au vice-président de la FGTRAM d’avoir porté atteinte à l’honneur de M. Youssouf Bani Traoré mais aussi à la considération de l’organisation.
Au cours de cette conférence de presse, M. Malick Boubou Diallo indique, en substance : « c’est un décret qui a nommé le CMTR comme gestionnaire. Mais les 18 milliards de F CFA, est-ce que c’est le CMTR seul qui les a détournés ? Il y a le ministère des Transports, le ministère des Finances et le Payeur général du trésor public. C’est pourquoi, à chaque fois que nous soulevons ce problème, on nous piétine et nous sommes toujours malheureux parce qu’il y a quelqu’un d’autre qui gère nos problèmes, qui n’est pas le ministère des Transports. Toux ceux qui sont impliqués font des nuits blanches… Eux qui détournent ensemble l’argent sont obligés de faire équipe… » Rappellent-ils.
Des déclarations qui ont été reprises sur les réseaux sociaux tombant aussi sous le coup de l’article 54 de la loi n°2019-056 du 5 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité.
C’est alors que le CMTR regroupant les patrons des transporteurs et son président ont porté plainte contre lui pour « allégations mensongères » tout en demandant au parquet de la Commune IV de maintenir le prévenu dans les liens de la prévention pour « dénonciation calomnieuse ».
Tout en dénonçant cette accusation de M. Malick Boubou Diallo, les proches de Youssouf Bani Traoré signalent que le nommé était le 2e vice-président chargé des finances du bureau du CMTR pendant la première mandature (2008-2018) et du coup, il n’a pas digéré le non renouvellement de son mandat suite à la gestion opaque des fonds issus des carnets de redevance des tickets de transports d’où cette cabale contre Traoré.
A croire certains de ses proches toujours, ce procès va sera une énième du genre contre M. Malick Boubou Diallo après quelques-uns contre l’église catholique de Ségou dont il bénéficiait de l’appui à travers la mise à sa disposition de quelques véhicules de transport pour exploitation au compte de la même église.
Selon les témoignages de Léopold Diarra de l’église catholique de Ségou, Il a été assigné en justice dans les années 2000 pour « abus de biens sociaux » pour avoir vendu les véhicules mis à sa disposition. M. Diallo a été condamné à 1 an de prison avec sursis. Vers 2005, le même Malick Boubou Diallo a été traduit en justice par l’église catholique de Ségou pour « escroquerie » portant sur la somme de 500 000 F CFA, a successivement cité notre interlocuteur tout en soulignant que là-aussi, il a été condamné au remboursement du montant en cause et au paiement de 700 000 F CFA de dommages et intérêts à la partie civile.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS