Le dialogue politique inclusif est-il mort-né ? La question a tout son sens vu les agissements des uns et des autres. Les bases sur lesquelles il devrait se tenir ne sont pas visiblement du gout de tous les acteurs clés.
Avec le dialogue politique inclusif (DPI), c’est un nouvel espoir pour les Maliens d’aborder et débattre les vrais problèmes du pays, du moins c’est le souhait Du peuple. Mais les hommes politiques et les groupes rebelles, depuis le début de la crise jusqu’à nos jours, ont toujours leurs propres agendas. Les uns se disent démocrates et les autres des nationalistes et patriotes à la solde du peuple, mais en réalité ils ont un autre souci qui leur préoccupe plus. Les ajustements et agitations risquent de mettre à mal ce nouveau processus déclenché par le président IBK pour la sortie définitive de la crise.Le parti Sadi, le FSD et la CMA ne semblent pas conjuguer le même verbe que les partants pour le DPI. Ils ont chacun des raisons dont eux seuls connaissent les tenants et les aboutissants.
D’abord le parti Sadi et son tonitruant président, Oumar Mariko, « le jamais d’accord sur toutes les situations, un contestataire né » selon un de ses adversaires. Lui et son parti, lors du dialogue politique national qui est l’ancêtre de DPI, avaient posé des conditions dont aucune n’a été prise en compte parmi les points retenus pour la signature. De ce fait, son parti n’a pas signé l’accord. Jusqu’à preuve de contraire le Sadi n’a été ni pour l’Accord de paix ni pour le second qu’est le dialogue politique en vue. Pour lui, ni le fond ni la forme des clauses ne sont conformes aux réalités et préoccupations du peuple. Mariko continue de clamer une transmission qui permettra à IBK de sortir par la grande porte.
Le FDS de son côté vient de sonner le glas de la volte-face au dialogue politique inclusif. Il dit ne pas participer au reste du processus du dialogue tel que mis en œuvre pour ces quelques raisons. Pour mieux se justifier, il a donné onze raisons que sont : la représentativité paritaire de la majorité, de l’opposition et de la société civile pour éviter la surreprésentation de l’Etat ; la tentative d’imposer la terminologie dialogue politique inclusif en lieu et place de dialogue national inclusif retenue à l’unanimité ; le processus décisionnel sanctionné par une majorité des 3/4 à défaut de consensus ; débattre sur les raisons des retards et blocages de l’accord /envisagé le cas échéant sa relecture ; apprécier l’opportunité et la pertinence de la révision en fonction de l’État à Kidal et dans bien d’autres localités ; l’aggravation de la sécurité ; la mise en place des mécanismes de transparence des consultations électorales et référendaires ; le refus du caractère exécutoire et contraignant des résolutions du dialogue ; la mise en place d’un comité de suivi indépendant et participatif des résolutions du dialogue ; la non-participation au 4e groupe de travail de l’atelier de validation des TDR ; le PM ne tiendra en compte que les points qu’ il voudra dans sa Déclaration de Politique Générale et on disposition des TDR aux fins de validation définitive.
Comme les fables de la Fontaine, arrive un troisième larron, la CMA. Après avoir suspendu leur participation aux comités de suivi de l’application de l’accord de paix, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé mardi dernier son retrait du « dialogue politique inclusif » initié par le président de la République. Elle reproche au président IBK de vouloir ouvrir la porte à une relecture de l’accord de paix signé en 2015 à Alger. IBK lors de son discours à la nation, le 22 septembre dernier disait ceci « Je tiens à réaffirmer l’attachement du gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions. L’essentiel étant d’en conserver l’esprit.» Pour la CMA, c’est la trahison pure et simple des engagements pris pour la mise en œuvre correcte de l’accord de paix.
Connaissant la CMA et ses multiples gags, certains citoyens dénoncent la mauvaise foi la CMA. Pour eux, aujourd’hui la CMA ne représente que l’ombre d’elle-même. Elle n’a mandat d’aucune population. Il n’y a que la communauté internationale qui impose la volonté de cette coordination de groupe de rebelles. Selon eux le processus pour la tenue du Dialogue politique inclusif continuera sans ou avec la CMA.
B.M
Source: Le Point du Mali