Après 3 jours de discussions houleuses dans le cadre du dialogue inter-maliens (phase communale), nous avons tenu à rencontrer le Chérif Bouyé pour lui expliquer les recommandations formulées par la population de la commune de Nioro.
Par la même occasion, nous lui avons posé la question de savoir sa position sur une éventuelle organisation de l’élection présidentielle au Mali.
Au titre du dialogue-inter Maliens
Le Chérif dira :
“Ce processus de Dialogue inter-Maliens montre, à suffisance, l’engagement et le patriotisme de nos plus hautes autorités dont les actions visent à redorer le blason de la Nation malienne en tant que pays souverain et respecté à la face du monde entier. Désormais, nul ne doit parler en lieu et en place des Maliens eux-mêmes. Nous sommes une Nation qui doit être respectée en tant que telle.
Discuter entre nous, Maliens, est un chemin d’or qui mène à l’honneur et la dignité des maliens.
Je demande, une fois de plus, aux autorités plus d’inclusivité de Maliens de tout bord et cela, tout le long du processus sans discrimination aucune.”
Concernant l’élection présidentielle, le grand érudit donne son avis :
“Pour moi, l’élection présidentielle ne saurait être un moyen de sortie de crise et ne doit être notre priorité du moment.
Nous ne sommes pas contre sa tenue, mais ne perdons pas de vue que la crise institutionnelle que nous vivions, aujourd’hui, provienne d’une mauvaise organisation d’élections, notamment, les dernières élections législatives de 2018.
La mauvaise organisation de ces dernières élections législatives en est, principalement, la cause de la rupture constitutionnelle.
À mon avis, nous devons avoir la paix et la stabilité sur l’ensemble de notre territoire et que l’Etat soit en même de protéger tous les candidats au moment de la campagne présidentielle partout où besoin est.
Les autorités actuelles ont fait de leur mieux par rapport à la sécurité, mais beaucoup restent à faire encore.
Si on se précipite pour organiser des élections bâclées, nous risquerons de nous retrouver encore à la case de départ.
Nous sommes pour les élections, mais dans un contexte apaisé.”
Propos accueillis par Cheick Coulibaly, Chargé à la communication du chérif.