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Dialogue inter-maliens : Le sens d’une démarche !

Annoncé par le Président de la Transition lors des vœux de nouvel an et concrétisé après l’arrêt de l’Accord d’Alger, le dialogue inter-maliens est rentré dans sa phase active avec la phase régionale des pourparlers entre les gouverneurs de région et les autorités traditionnelles, la mise en place du Comité de Pilotage du dialogue direct inter-malien. Initier comme un espace pour permettre à chaque Malienne et chaque Malien de s’épanouir dans un environnement de confiance retrouvée entre les communautés, sous la protection de l’État, le Président de la Transition a « décidé de créer les conditions d’un dialogue entre les filles et les fils de notre peuple, conduits par eux-mêmes, en vue de restaurer la paix, de consolider l’unité nationale et de raviver le vivre-ensemble ».

Le Comité de pilotage du dialogue inter-Malien pour la paix et la réconciliation nationale mis en place comprend des membres issus de toutes les couches socioprofessionnelles de la nation qui s’est mis au travail.

Être pour ou contre pour moi n’est pas du sens dans la mesure où nous sommes embarqués et devons faire avancer le Mali comme il faut avec ce qui nous est proposé en temps réel et non de se morfondre dans des querelles intestines qui ne profitent qu’aux ennemis. Le Mali a trop souffert et continue de souffrir de l’opposition de ses fils qui se laissent parfois embarquer pour mener le combat des autres à peu de frais pour ces derniers au détriment de notre vivre-ensemble.

L’idée d’un tel dialogue devrait être salué par tous les Maliens qui doivent travailler à se l’approprier afin de se faire entendre entre fils d’un même pays ayant des aspirations communes, si la volonté de tous est de faire du pays ce que « les Maliens » veulent, c’est-à-dire stable, prospère et fort.

Il était quand même curieux des décennies durant de voir le Mali trimballé ça et là pour se donner une piètre figure de gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent pour leur pays et qui ne se préparaient pas assez pour affronter les autres qui leur imposaient leur propre agenda. Lorsqu’ils se rendent compte, ce sont des documents qu’on leur fait signer sans que cela ne reflète ni leur vécu, ni leur volonté ou ambition pour le pays. D’où une succession d’accords… d’Alger (ie) avec des implications multiples et de sous-entendus qui aboutissent toujours à des frustrations des différentes parties maliennes qui se mettent sous le contrôle des autres qui ambitionnent de les voir se déchirer dans un climat perpétuel de tension « contrôlée ».

Si certains choisissent de s’exclure du présent dialogue direct pour diverses raisons, cela ne pourrait être que momentanément et ils devraient avoir toujours la possibilité de se faire valoir dans les canaux habituels de la Nation ; mais tous ceux qui choisissent des voies de violences sous quelle que forme que ce soit devraient être combattus avec la force et les moyens de l’Etat qui s’appliquent à tous, Maliens comme non maliens à l’intérieur ou hors des frontières du Mali.

Si des partenaires du Mali ne comprennent pas cela, il est du devoir de l’Etat du Mali de le leur faire comprendre ; la fermeté sur la nouvelle vision des choses axées exclusivement sur les intérêts du Mali étant la ligne de conduite que tous les agents de l’Etat devraient intérioriser.

Des centres culturels maliens pour promouvoir le Mali

Les réflexions devraient être poussées plus loin pour la bonne promotion du Mali dans et hors du Mali. Si l’objectif est de faire un « nouveau Mali », il faut une nouvelle mentalité qui sorte de la passivité ambiante pour « agresser » le Monde avec notre vision du monde et imposer notre agenda.

Au hasard des réseaux sociaux, un homme disant vivre au Mali qualifiait les habitants du pays comme de gens qui n’aiment pas travailler. Sa logique tronquée montre combien on peut vivre parmi des gens, parler la langue et ne pas savoir ou avoir une logique contraire à la réalité. Pour lui, avoir deux femmes et vivre en grande famille sous le couvert de ses parents ou une horde d’individus manipuler par des prétendus chefs religieux sont autant de preuve que les Maliens n’aiment pas travailler. Sa culture à lui est de quitter ses parents pour fonder sa propre famille en se construisant sa propre maison, dit-il. Ça fait avancer et cela est contraire à la culture malienne, selon lui.

Le simple fait d’en parler ainsi donne à voir la nécessité et l’impérieux besoin de se faire mieux connaitre si on veut se faire reconnaitre comme nous sommes. Aucun moyen n’est de trop. Mais quel lien avec le dialogue inter-malien ? Vous vous rappellerez que l’un des arguments mis en avant pour la propagande anti malienne était que les Maliens de peaux blanches étaient « moins intégrés au Mali que dans d’autres pays » à cause d’une trop grande concentration du pouvoir entre les mains de noirs à Bamako. Si l’on sait que cela a pu être mis en avant pour vouloir diviser le pays, tous les arguments mis dans n’importe quelle bouche le sera pour opposer dans la volonté d’alliance des Etats du Sahel. Donc, il faut dialoguer entre Maliens et savoir se projeter pour anticiper sur les ennemis qui grouillent à l’intérieur comme à la périphérie. Ce qui peut sembler venir d’un « va-nu-pieds » est souvent une opération savamment montée à plusieurs étapes. Donc, vigilance !

Susciter et réaliser le rêve malien

Les Américains ont imposé au monde leur rêve, nous pouvons le faire. L’industrie culturelle y contribue fortement. On peut bâtir une image forte de notre pays soutenue par une mise au travail des habitants. Il faut mettre les gens au travail et leur imposer la culture de la gagne au bout de l’effort et le constat de l’argent facile par le vol et le détournement massif. L’économie du pays est faible ? Pourtant, un seul individu peut détourner plusieurs dizaines voire centaines de milliards de nos francs et ils sont plusieurs à se livrer à ce genre d’exercice au détriment d’une bonne gouvernance et d’investissements conséquents dans la promotion de la valeur nationale d’un pays qui s’aime et aspire à imposer son image au monde.

Si nos jeunes meurent aujourd’hui dans les océans à la recherche d’un « idéal », beaucoup d’entre savent que cet idéal est chimérique imposé par une industrie de promotion soutenu par une volonté d’accomplissement. Il n’y a nulle part de modèle parfait, il faut juste travailler à bâtir notre modèle qui impacte notre vie et donne à rêver aux autres pour en faire un modèle dont les autres voudraient s’inspirer. Nous avons les ressources pour cela, il faut juste que quelqu’un des autres nous impose cela comme la voie à suivre.

 

 

Sidi Coulibaly

Source: L’Aube
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