Ni la création d’un ministère de la Réconciliation et du développement des régions du Nord ; ni les États généraux de la décentralisation ; ni les Assises nationales sur le Nord ; ni les concertations régionales et locales de Gao n’a suffi à convaincre les rebelles du MNLA de la volonté de paix de dialogue et de paix du Gouvernement.
Depuis quelques jours, l’on assiste à une nouvelle campagne internationale de déstabilisation du Gouvernement de la part des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui crient à la violation de l’Accord de Ouaga en son point portant sur le dialogue inclusif. L’article 21 dudit Accord préliminaire dispose en effet : « A l’issue de l’élection présidentielle et soixante (60) jours après sa mise en place, le nouveau Gouvernement du Mali, en collaboration avec la Commission dialogue et réconciliation, entamera, avec l’accompagnement de la communauté internationale, des pourparlers de paix avec toutes les communautés du Nord, les signataires ainsi que les groupes armés ayant adhéré au présent Accord en vue d’aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive.
Ce dialogue inclusif portera, entre autres, sur les questions suivantes : l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du Nord du Mali désignées par certains sous le terme Azawad ; la stratégie de développement intégrée des collectivités territoriales du Mali ; la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi que le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion socioéconomique (DDR) des groupes armés du Nord du Mali ; l’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique ; le retour des réfugiés et des personnes déplacées et leur réinsertion ; la protection et la promotion des droits de l’Homme au Mali ; la justice et la réconciliation ».
Cette dénonciation calomnieuse amène à poser la question de la compréhension partagée des termes de l’Accord qui semble servir d’exutoire à un groupe armé plus en odeur de sainteté avec sa base ainsi qu’avec la communauté internationale et passablement laminé au plan militaire. En effet dans l’Accord de Ouaga est clair que le dialogue est inclusif, qu’il porte sur les questions clairement définies et concerne toutes les communautés du Nord.
Les États généraux de la décentralisation ; les Assises nationales sur le Nord qui ont fait l’objet d’un boycott de la part des groupes armés ; les concertations régionales et locales de Gao s’inscrivent parfaitement dans le cadre de ce dialogue inclusif. Les recommandations de ces instances sont suffisamment parlantes quant à la prise en compte des préoccupations pour la résolution définitive de la crise au nord de notre pays.
Mais, contrairement au règlement des précédentes rébellions, nulle part il n’est question de pourparlers de paix avec les seules communautés de Kidal. L’on ne saurait par conséquent s’en prévaloir pour soutenir une absence de dialogue. Un dialogue accepté par les nouvelles autorités, avec à leur tête le Chef de l’État qui a toujours soutenu que sa main reste tendue. Autant dire que ce n’est pas la disposition au dialogue qui du reste est légitime qui devrait être en véritablement en cause dans cette désinformation des rebelles qui ont trouvé comme alternative à leur problème la surenchère.
A contrario, les récentes sorties du Président IBK semblent plutôt être à l’origine de la levée de boucliers des rebelles. « Je ne négocierai pas d’égal à égal avec des groupes armés », est manifestement la déclaration qui remet en cause tous les plans des rebelles habitués à imposer et en imposer à l’État. IBK qui refuse de négocier avec des rebelles, pour eux égal IBK refuse le dialogue.
Mais faut-il être un foudre d’intelligence pour comprendre qu’un Président démocratiquement élu ne se rabaisse pas au niveau de rebelles (antidémocratiques) ? Assurément non ; même si un certain Général défait à Koulouba comme au Nord avait pris cette fâcheuse habitude, adulé en cela par ceux qui, aujourd’hui, trouvent long le temps de règlement de la question de Kidal ; ces mêmes qui ne juraient que par le dialogue aujourd’hui métamorphosés en va-t’en guerre. Autre temps, autres mœurs.
Ce qui est certain, c’est que le Président IBK a son agenda par rapport à la fin du cycle répétitif de crise au nord de notre pays. Il l’a affirmé lors de l’ouverture des Assises nationales sur le Nord. Ce qui est aussi certain, c’est que l’intégrité du territoire ; l’unité nationale ; la forme républicaine et laïque de l’État n’est pas négociable. Tout le reste l’est soutient le Chef de l’État qui a fait de la réconciliation nationale la priorité de son mandat après la grave crise qui a secoué le pays.
Par Bertin DAKOUO
Source: Info-matin