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Désaccord au sommet de l’État a propos des portefeuilles ministériels : IBK propose 40 ministres et le Premier ministre 20

Selon des sources concordantes, le remaniement qui devait avoir lieu, depuis le 30 août 2017, aurait été reporté sine die. Les mêmes sources affirment que le climat serait délétère entre le Premier ministre et le président de la République sur le choix des hommes et le nombre de postes ministériels à pourvoir. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), aurait proposé un gouvernement de large ouverture composé de quarante (40) ministres. Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, quant à lui, aurait proposé un gouvernement de vingt (20) ministres.

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L’on a coutume de dire chez nous que tous les moyens sont bons pour gagner. Est-ce ce principe qui guide le président de la République dans la recherche d’un deuxième mandat, en 2018 ? En tout cas, selon bien de sources IBK souhaiterait récompenser cette fois-ci tous les partis politiques et toutes les individualités qui n’avaient ménagé aucun effort pour battre tambours et trompettes contre le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD) le sieur Soumaïla Cissé au deuxième tour de la présidentielle de 2013.

Le constat est là. Le candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM) IBK a été élu avec un presque plébiscite par un score sans appel de 77,66% des suffrages exprimés. Cette victoire, il la devait moins à son parti qu’à la mobilisation de tout un peuple parce que supposé incarner les aspirations profondes des Maliens. Tous les cocotiers ont été secoués et IBK est arrivé à Koulouba.

Mais la réalité du pouvoir aurait-elle imposé à IBK de laisser tomber en chemin bien de partis politiques et de personnalités influentes qui l’avaient porté aux affaires ? Une façon de dire que la récompense à laquelle s’attendaient les uns et les autres n’a pas été au rendez-vous ! Cela pourrait-il avoir des conséquences néfastes sur les chances du président à la recherche d’un second mandant en 2018 ?

Rien ne semble exclure cette éventualité car bien d’inconditionnels d’IBK ne se sentent plus concernés par sa candidature. On dit aussi souvent chez nous que gouverner c’est prévoir. Est-ce cette exigence politique qui oblige IBK à pense à tout le monde ou presque tant dans les partis politiques que dans la société civile ? Tout compte fait, selon les différentes informations recoupées IBK tiendrait à former un gouvernement étouffé de quarante (40) membres. Une façon d’essuyer les larmes de tous ces mécontents qui ne veulent plus le porter aux affaires.

C’est bien ce que l’on pourrait appeler corruption des consciences. Mais, est- ce le moment de former un gouvernement pléthorique pendant que les Maliens continuent à tirer le diable par la queue (s’il continue d’en posséder) et cela par la mauvaise gouvernance du président Ibrahim Boubacar Keïta. Aujourd’hui, la raison commande de diminuer considérablement le train de vie de l’Etat quand on sait que la misère humiliante est aujourd’hui le lot quotidien de l’écrasante majorité des Maliens.

Vouloir nommer quarante ministres, c’est vraiment augmenté la spoliation du contribuable malien à un moment où notre Etat devrait appliquer la politique d’austérité. Tous les Maliens se rappelleront avec amertume que le Trésor malien a été amputé de la faramineuse somme de plus 70 milliards de FCFA, rien qu’en 2015. Ce manque à gagner a été découvert et mentionné par le Vérificateur général dans son rapport annuel de la même année. Pourtant, le même IBK avait fait de l’année 2014 ‘’année de lutte contre la corruption et la délinquance financière !’’

On peut tout simplement appeler cela le bluff politique quand on sait que ce gâchis est intervenu juste un an après l’année de lutte contre la corruption décidée par IBK. Sans être dans le secret des diables, il y a fort à parier que la déprédation du tissu économique malien s’est poursuivie, en 2016 et 2017. En tout cas, le panier de la ménagère, les soins de santé des populations, leurs logements ne sauraient nous démentir.

Tout compte fait, il est plutôt urgent et impérieux de redonner confiance au peuple malien par des actions gouvernementales patriotiques et responsables. Cela suppose la réduction drastique du train de vie des gouvernants à commencer par le président de la République, s’il est au service du peuple.

Est-ce pour cet enjeu que le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga entend réduire le nombre de portefeuilles ministériels: non pas quarante (40) comme le souhaiterait IBK, non pas trente-deux (32) comme dans l’actuel gouvernement mais vingt (20) et seulement vingt. Comme on le sait les murs ont des oreilles, c’est pourquoi la volonté du Premier ministre Maïga serait déjà connu du grand public malien de former un gouvernement de combat de vingt membres au plus.

Si tel est son calcul, on pourrait dire qu’il a le souci d’un assainissement véritable des dépenses de l’Etat notamment à commencer par le sommet. En tout cas, à un moment où la crise économique frappe de plein fouet les masses laborieuses de notre pays, il n’est pas judicieux de porter le nombre de ministres jusqu’à trente (30) parce que ce que tout le monde sait, c’est que les ministres maliens au lieu d’être des serviteurs du peuple sont plutôt des budgétivores.

Comment concevoir un gouvernement avec c un effectif pléthorique pendant que les affaires de l’école pataugent sans la moindre lueur d’espoir d’un lendemain meilleur ? Comment admettre un gouvernement pléthorique à un moment où la santé des citoyens maliens est au bas de l’échelle mondiale ? Comment concevoir un gouvernement aussi nombreux que le nôtre au moment où les routes qui desservent les capitales régionales sont des plus mauvaises à ce jour ? Il suffit de voir le tronçon Bamako-Kayes pour se voir indigné si l’on aime tant soi peu le Mali et si quelque part on la moindre pitié pour les paisibles populations dont le seul crime est d’être pauvres.

Comment peu-on parler d’un gouvernement de large ouverture si ce n’est que pour des calculs politiques au même moment où l’armée malienne a besoin de l’équipement nécessaire et de la formation idoine pour assurer sa mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire national ? Comment peut-on accepter créer des postes budgétivores pendant que le coût de l’électricité et de l’eau continue de couper le sommeil des paisibles populations ?

Si le calcul du Premier ministre est de réduire le train de vie de l’Etat et du coup former un gouvernement de plus de vingt personnes, sa volonté est à saluer et à soutenir vaille que vaille, parce que personne n’a reçu de Dieu la latitude de piller les ressources de l’Etat pendant que les citoyens ont faim, soif et se meurent de tous les maux comme le paludisme.

Fodé KEITA

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