Trente-deux soldats maliens ont entamé lundi une grève de la faim pour protester contre leur internement sans procès en tant que partisans présumés du chef de l’ex-junte, Amadou Sanogo, a déclaré mardi leur avocat.
Ces militaires ont été arrêtés en novembre au cours d’une opération des forces spéciales lancée pour mater une mutinerie au camp Kati, proche de la capitale Bamako.
Amadou Sanogo est l’auteur du coup d’Etat de mars 2012 qui a plongé le Mali dans le chaos. Arrêté en novembre dernier, il a été inculpé la semaine dernière de complicité d’enlèvement, signe que les nouveaux dirigeants du Mali parviennent à imposer leur autorité à l’armée.
La découverte en décembre d’une fosse commune qui contiendrait les corps de soldats portés disparus depuis 2012 pourrait conduire le procureur général du Mali à ajouter l’inculpation de meurtre à celle de complicité d’enlèvement pesant déjà sur Sanogo.
“La grève de la faim a commencé hier et ils ont tous cessé de s’alimenter. C’est une grève d’une durée indéterminée, parce qu’ils préfèrent mourir de faim que de honte”, a déclaré leur avocat, Tiessolo Konaré.
“Ce sont des chefs de familles arrêtés sans notification préalable et incarcérés comme des bêtes à la gendarmerie”, a-t-il dit à Reuters en ajoutant qu’ils n’avaient pas été présentés à un magistrat.
De source gouvernementale, on confirmait la grève de la faim des militaires incarcérés.
Source: Reuters