L’annonce de l’arrestation du président Ibrahim Boubacar Keïta et du Premier Ministre Boubou Cissé par des militaires a provoqué des scènes de liesse et des rodéos à motos dans certains carrefours de la ville de Kayes.
Des jeunes motocyclistes ont parcouru les rues de Kayes N’Di et de Kayesba aux cris de «Boua ya bla (Boua a cédé le pouvoir)». Dans l’après-midi du 18 août 2020, la branche régionale du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a tenu un meeting à la place de l’Indépendance pour exprimer sa satisfaction par rapport à la chute du président IBK et de son gouvernement.
«Le Coup d’État n’est pas une bonne chose car, il est anticonstitutionnel. Il met le pays en retard dans tous les domaines. Mais, il y a longtemps qu’on avait demandé le départ d’IBK, d’où l’existence d’une fronde (M5-RFP). Il a été contraint à la démission par les militaires. On comptait beaucoup sur lui, mais il n’a pas comblé nos attentes. Il a fait des promesses, notamment l’application de l’article 39, sans les tenir. Les négociations trainaient et certains (Forces armées et de sécurité) mourraient sur le terrain. Il y a assez de veuves. Je suis pour le coup d’État. Si Ibrahim Boubacar Keïta restait au pouvoir, les populations allaient toujours souffrir», a déclaré Douga Sissoko, enseignant au Groupe Scolaire Abdramane Guéye.
«La démission du président est une entorse à la démocratie. On l’a forcé à abandonner la charge publique qui lui a été confiée par le peuple. Les putschistes devraient agir à temps pour éviter la paralysie du pays. C’est le Mali qui va être sanctionné par la communauté internationale. Jusqu’à présent, on ne connait pas les vrais acteurs de la transition. Ils (militaires) n’ont qu’à amener les différents protagonistes à la table de négociation et former une nouvelle équipe de transition et un gouvernement d’union afin de pas retomber dans la dictature et limiter les risques de mécontentements», a estimé Yaya Touré.
De son côté, Mady Dembélé, secrétaire générale de la Chambre régionale d’agriculture aurait souhaité que le changement de pouvoir se fasse autrement, notamment en privilégiant le dialogue.
Bandé Moussa SISSOKO
AMAP-Kayes
Source : L’ESSOR