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DEF : les centres d’examen se négocient aussi

La course à la réussite à l’examen du DEF pousse certaines écoles privées à se livrer à des pratiques peu orthodoxes, notamment celle de négocier les centres où leurs candidats devront composer. 

Il n’y a pas que dans les salles d’examen que la tricherie peut s’observer. Pour avoir taux de réussite satisfaisants à l’examen, nombreux sont les directeurs d’écoles, privées s’entend, en complicité avec des parents d’élèves et du conseiller à l’orientation (CO), qui optent pour des pratiques illégales. Cela, dans l’unique but d’obtenir des faveurs au niveau du Centre d’animation pédagogique (CAP) dont ils relèvent lors de la répartition des candidats entre les centres d’examen.

Concentrer le maximum de leurs candidats au sein d’un même centre, voire réserver un centre uniquement pour leurs élèves, reste le but de nombreux directeurs. Pour réussir ces négociations, ils sont en contact avec le conseiller d’orientation du CAP ainsi que des parents d’élèves, qui sont mis à contribution.

C’est ce qu’un directeur d’école, qui a exigé qu’on lui garantisse l’anonymat, m’a fait comprendre. A ses dires, lui-même sert d’intermédiaire entre certains de ses collègues et le conseiller à l’orientation de son CAP, afin de faciliter la procédure. Parce que, me dit-il, il y a une somme conséquente à payer. Le paroxysme de la triche !

Démarches frauduleuses

Cette négociation, ajoute-t-il, se fait à deux ou trois mois des examens. Ce qui laisse comprendre qu’ils entament ces démarches frauduleuses depuis la fin du 2e trimestre, au mois de mars. Quant à la somme à engager dans ces négociations, le directeur a refusé de m’en dire plus.

Il faut relever que les parents d’élèves contribuent à cette pratique. Dans une école privée du district de Bamako, j’ai constaté qu’à la veille de chaque examen, le directeur convoque tous les parents d’élèves de son école pour leur demander de contribuer à hauteur de 1000 francs CFA chacun. Une somme qui sert de frais de négociation du centre. Pour le directeur de cette école, « c’est une obligation de procéder de la sorte si nous voulons  avoir plus de monde l’année suivante ».

Le but est de pouvoir épauler facilement leurs candidats, le jour de l’examen, en procédant à l’achat de la conscience des surveillants ainsi que du président du centre. Je me rappelle qu’au DEF de 2011, j’ai été surveillant dans un centre d’examen où les sujets se traitaient par des professeurs dans une salle aménagée. Le corrigé du sujet était ensuite polycopié immédiatement, selon le nombre de candidats, et ensuite distribué comme des cacahuètes.

Pour ces écoles, cette pratique répond aussi à des logiques commerciales : le but est d’avoir un taux de réussite assez conséquent pour attirer des élèves.

Principes de la répartition

Pour y voir clair dans les critères de répartition des élèves entre les centres d’examens, je suis entré en contact avec le directeur du CAP de Kalaban-coro, Abdoulaye Koné. Ce dernier m’a fait comprendre que cette répartition est beaucoup plus « technique et sociale ». « Cela voudrait dire, me précise-t-il, qu’elle est fonction de l’éligibilité du centre parce que les centres choisis doivent avoir des salles de classe qui puissent contenir 25 élèves chacune, donc 25 tables-bancs. En outre, le centre ne doit pas être trop éloigné des candidats ».

Ces critères semblent n’être que de simples mots posés sur du papier, puisque la réalité est tout à fait autre. Une situation qui n’encourage nullement l’excellence. Cette pratique ne fait que montrer la voie de la corruption aux enfants de la nation. Elle peut impacter gravement le rendement des élèves une fois que ceux-ci prennent conscience qu’ils seront aidés le jour de l’examen. Toutes choses qui sont contraires à la politique éducative des autorités en charge de l’éducation.

Source: benbere

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