Il s’agit d’un cadre d’échanges pour évaluer les progrès et les obstacles à l’émergence des femmes, les défis à leur participation aux différentes sphères de décision.
En préparation de la journée ‘’Portes ouvertes sur la Résolution 1325’’ du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, les associations de femmes de Gao a l’instar de leurs sœurs de Mopti et Tombouctou, et en partenariat avec la Minusma, ont organisé jeudi dernier une séance de concertation sur les thèmes majeurs Initiative majeure des Nations Unies dans les pays en conflit ou post conflit. La journée a été organisée dans chaque région en collaboration avec les associations locales de la société civile malienne. Elle se veut un cadre d’échanges pour évaluer les progrès et les obstacles à l’émergence des femmes, les défis à leur participation aux différentes sphères de décision. Il s’agit ensuite de dégager des priorités d’actions allant dans le sens de la mise en œuvre proprement dite de la Résolution 1325. Cette journée a été animée par l’unité Genre, la section des Affaires civiles et la division des Affaires Politiques de la Minusma.
Reconnaissant le rôle des femmes dans la société malienne, le représentant du gouverneur M. Bani Cissé dira ceci dès l’ouverture de la session : « Au Mali, les femmes sont présentes sur tous les fronts pour relever les défis quotidiens mais elles sont aussi les plus vulnérables lorsque les difficultés se présentent. Je ne peux que remercier la Minusma pour l’organisation de cet évènement pour les femmes de Gao. Le gouvernorat mettra tout en œuvre pour accompagner la Minusma dans cette noble mission ». Pour Francisco Osler, chef du bureau de la Minusma à Gao, « avec les conflits et sur la période difficile qu’a connue la région de Gao, les femmes et les filles sont les principales victimes. La MINUSMA compte renforcer la sensibilisation sur la prise en compte des besoins des femmes en temps de conflits ».
La journée fût l’occasion pour les femmes de Mopti, Gao et Tombouctou, d’être sensibilisées pour la première fois et dans les langues locales sur cette importante Résolution, un texte juridique de référence qui rappelle instamment l’importance de la participation des femmes dans la prévention, le règlement des conflits et la consolidation de la paix. Dans les débats, Samoye Tandina de l’association des Sœurs jumelles de Tombouctou, a plaidé en faveur d’ « une forte implication des femmes dans le processus de réconciliation et dans les commissions chargées de sensibiliser les femmes dans les camps de réfugiés pour les inciter à revenir dans leurs communautés ».
Les organisations féminines des trois régions ont mis tout en œuvre pour connaitre en profondeur la résolution 1325. Madame Hawa Maiga, Point focal à Gao du Réseau des femmes pour la paix et la sécurité dans l’espace CEDEAO dira en substance que cette rencontre était salutaire dans la mesure où elle a donné la parole aux vraies actrices qui ont subi profondément la crise que traverse le Mali. Une’occasion pour les femmes de demander que justice leur soit rendue en les impliquant au plus haut niveau dans les processus négociations, médiations, dialogue national et réconciliation, thèmes qui font l’actualité récente au Mali
Plusieurs recommandations allant dans le sens d’une meilleure intégration des femmes dans les processus de prises de décision et leur association au dialogue national et a la résolution des conflits ont été présentées à l’issue des travaux de groupe. Elles seront présentées comme priorités d’actions lors d’une prochaine rencontre à Bamako au cours de laquelle Gao sera représentée par trois femmes. Au total, ce sont 110 femmes représentatives de toutes les catégories socio-professionnelles de la région de Gao qui ont pris part au débat décentralisé sur le rôle de la femme malienne en période de conflit et post conflit.