Cinq ans après avoir été chassé du pouvoir, l’ancien président Amadou Toumani Touré coule des jours tranquilles en famille dans la capitale sénégalaise. Décidé à rentrer au Mali, il attend un geste – qui ne vient pas – des autorités de Bamako.
A travers des destins très divers, l’Opinion raconte des histoires de personnalités politiques déchues, déposées, « neutralisées » ou chassées loin de leurs terres natales.
« ATT n’a pas de couilles », accuse un dirigeant français pour fustiger le manque de courage d’Amadou Toumani Touré qui n’envoie pas son armée enrayer la progression des groupes djihadistes et des trafiquants dans le septentrion malien. La scène se déroule dans une annexe du Quai d’Orsay, au début de 2012.
Le Nord Mali est en ébullition jusque début mars. Les rebelles touaregs multiplient les attaques contre les villes et les garnisons de l’armée à Brandebourg, Abeibara, Tinzawaten, au camp d’Amachach. Sous-équipés et ne soutenant pas le rapport de force, les soldats sont en débandade et se réfugient au sud et dans les pays limitrophes. Le 24 janvier, 70 d’entre eux n’ont pas eu cette chance et sont exécutés au camp d’Aguelhok. Les images de leurs corps atrocement mutilés sont exhibées dans les médias et sur les réseaux sociaux. La troupe gronde et ne va pas tarder à s’en prendre à « ATT », accusé de laxisme et de démantèlement de l’armée malienne.
La DGSE paumée. Le 22 mars 2012, le président malien est chassé par des putschistes dirigés par le capitaine Sanogo. Paris n’a rien vu venir. Pour preuve, une note de la DGSE, quelques jours avant l’événement, prévoyait un autre coup d’État, lopinion.fr/