Les neuf membres de la Cour constitutionnelle du Mali ont pris leurs fonctions lundi, lors d’une cérémonie à laquelle assistait le président malien et le médiateur des Etats ouest-africains dans la crise politique que traverse le pays, selon un journaliste de l’AFP.
“Je vous envoie dans l’exercice de vos fonctions”, a déclaré le président Ibrahim Boubacar Keïta, arborant masque et visière de protection contre le coronavirus, en présence des membres de l’Assemblée nationale.
La nouvelle Cour constitutionnelle, présidée par Amadou Ousmane Touré, est composée de six hommes et trois femmes. Tous étaient masqués pour la cérémonie. Le Mali a recensé 2.567 cas confirmés de Covid-19, pour 125 décès, selon le dernier bilan dimanche.
La cérémonie s’est tenue au centre international de conférence de Bamako, en présence de diplomates et de représentants de la société civile, avec une sécurité renforcée.
L’envoyé spécial de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, arrivé lundi à Bamako, a assisté à la cérémonie, selon un journaliste de l’AFP.
M. Jonathan devait rencontrer lundi l’imam Mahmoud Dicko, figure de prouve du mouvement qui conteste le pouvoir au Mali, et une délégation de la société civile malienne, selon un membre de son entourage.
Il doit également se déplacer mardi à Nioro (nord-ouest) pour rencontrer le chérif de la localité, Bouyé Haïdara, le mentor de l’imam Mahmoud Dicko, selon cette source. La durée du séjour au Mali de M. Jonathan n’a pas été précisée.
Les neuf membres de la Cour constitutionnelle du Mali ont été nommés vendredi conformément aux recommandations de la Cédéao fin juillet pour tenter sortir le pays de la crise politique.
La Cour constitutionnelle est considérée comme l’un des éléments déclencheurs de la crise politique actuelle, après qu’elle a invalidé fin avril une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013.
Depuis cette décision, une coalition d’opposants, de chefs religieux et de membres de la société civile réclame le départ du président Keïta, au pouvoir depuis 2013.
La médiation de la Cédéao n’a jusqu’ici pas réussi à mettre fin à la crise politique au Mali. La contestation a prévu mardi de nouvelles manifestation contre le pouvoir.
Le weekend du 10 juillet, une manifestation avait dégénéré en trois jours de troubles meurtriers, faisant au moins 11 morts.
Le Mali est en outre confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes, parties du Nord et auxquelles se mêlent des heurts intercommunautaures. Ces violences ont atteint le centre du pays et les voisins nigérien et burkinabè.
Source : TV5MONDE