Son objectif principal est de promouvoir un développement inclusif et durable en
faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans notre pays
Le ministre l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a présidé hier, les travaux de la session politique de la revue 2016 de mise en œuvre du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2016-2018. La rencontre s’est tenue à l’hôtel Laïco El Farouk. Plusieurs membres du gouvernement, des représentants des partenaires au développement de notre pays, du secteur privé, des collectivités territoriales et de la société civile ont participé aux travaux de cette session politique au cours de laquelle, la redevabilité, la transparence et la gestion axée sur les résultats ont été examinées. Une présentation synthétique du rapport d’avancement et des principaux résultats et recommandations issues de la session technique a été faite.
A titre de rappel, le CREDD a été adopté par le conseil des ministres du 27 avril 2016. Son objectif principal est de promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans notre pays. Selon ses initiateurs, la revue 2017 présente deux particularités : la première revue du CREDD, Cadre stratégique rénové intégrant les dynamiques économiques et les objectifs de développement durable de l’agenda 2030 et la première revue de la SCAP II (Stratégie commune d’accompagnement pays), adossée à celle du CREDD. La deuxième particularité réside dans la tenue de revues régionales du CREDD dans certaines régions du pays.
Dans son intervention, le chef de file des PTF, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, a rappelé quelques grandes lignes des recommandations issues de la session technique à commencer par la poursuite des efforts en vue d’accroître les recettes fiscales à travers l’élargissement de l’assiette fiscale. Il s’agit aussi d’attirer davantage d’investissements directs étrangers, de mobiliser plus efficacement les ressources intérieures en améliorant la gouvernance économique et financière tout en améliorant la qualité de la dépense publique dans l’ensemble des secteurs (et plus spécifiquement dans les secteurs sociaux) qui représentent plus de la moitié du plan de financement du CREDD. Le chef de file des PTF a également évoqué l’accompagnement de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
A propos de l’Accord, il soulignera : « nous (PTF) saluons la démarche en cours visant la validation de la Stratégie spécifique de développement des régions du Nord au Mali qui sera suivie par la mis en place du Fonds de développement durable ».
Par ailleurs, il s’est réjoui de la tenue de la revue des agendas 2030 et 2063 dans le cadre de la revue du CREDD. « Je voudrai encourager le gouvernement à finaliser la note intérimaire sur la mise en œuvre des ODD sur la base du rapport de la présente revue et des résultats de l’enquête en cours sur le profil de pauvreté et de la situation de référence des ODD dans les 703 communes », a-t-il ajouté.
Le ministre Boubou Cissé, de son côté, a d’abord déploré la situation sécuritaire qui continue d’influer négativement sur notre économie et notre cadre budgétaire. « Chaque attaque est un frein délibéré à nos ambitions économiques. Elle détruit les incitations à développer des initiatives privées et bloque tous les projets constructifs dans tous les secteurs de notre économie », a t-il déploré avant d’ajouter que sécurité et développement sont intimement liés.
Evoquant l’arbitrage budgétaire, il a mis l’accent sur le fait qu’il consiste à accorder une place importante à la promotion d’une croissance économique inclusive et durable, au développement des infrastructures et à l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base notamment l’éducation et la santé qui occupent les principaux postes de dépenses.
Outre les défis sécuritaire et financier, le ministre de l’Economie et des Finances a estimé que le manque d’appropriation des politiques publiques par l’ensemble des acteurs, le déficit de formation, de motivation, de coordination et de communication continuent, eux aussi, d’affecter la performance de nos politiques publiques. Mais en dépit de ces difficultés, il s’est réjoui du fait que l’économie malienne affiche une résilience et des perspectives encourageantes. Car, après avoir enregistré un taux de croissance de 6 % en 2015, elle a réalisé 5,8 % en 2016, grâce notamment aux secteurs primaire et tertiaire dynamiques qui tirent la croissance vers le haut. Aussi, le Mali a progressé de deux rangs dans le classement « Doing Business », passant au premier rang en Afrique de l’Ouest et dans l’espace OHADA.
Autre constat : malgré une croissance relativement soutenue au cours des trois dernières années, la pauvreté continue d’affecter près de la moitié de nos concitoyens, raison pour laquelle, Boubou Cissé a recommandé de travailler notre modèle de croissance et de développement afin de lui donner un caractère inclusif et durale.
Il a aussi plaidé pour une concertation élargie dans le but de poser les bases d’une future stratégie nationale de développement autour des volets relatifs à l’identification des filières économiques porteuses en considérant les atouts et les faiblesses des différents pôles économiques régionaux, ainsi que le développement des filières de formation en lien avec ces filières économiques porteuses.
Il s’agit en outre de prioriser les projets d’investissements publics en lien avec les filières économiques identifiées au niveau régional et d’apporter une cohérence à l’ensemble des politiques économiques dans leurs différentes composantes (budgétaire, fiscale, bancaire, commerciale) articulées autour des filières économiques porteuses.
Le ministre de l’Economie et des Finances a remercié les PTF pour leurs efforts inlassables en faveur du développement de notre pays et les a assuré que le gouvernement ne ménagera aucun effort en vue d’améliorer la qualité de la dépense publique et l’efficience de l’action publique tout en sanctionnant fermement et sans retenue la corruption et les pratiques déviantes.
Seydou TANGARA
Source: essor