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Crash d’un avion à Taïwan: «Les compagnies d’Asie du sud-est sont le nouveau foyer à risques de l’aérien»

Ce mercredi, un avion de la compagnie TransAsia s’est abîmé dans une rivière avec 58 personnes à son bord, faisant au moins 16 victimes. Le deuxième accident subi par la compagnie taïwanaise en un peu plus de six mois. Des crashs qui s’ajoutent à la longue série d’accidents aériens impliquant des compagnies aériennes du sud-est asiatique depuis ces derniers mois. Faut-il avoir peur de ces compagnies? François Nénin, journaliste spécialiste des questions de transport aérien et auteur de Ces avions qui nous font peur (Flammarion), s’est penché sur la question.

TransAsia compagnie aerienne avion crash

Des compagnies africaines ont longtemps été blacklistées. Avec tous les crashs de ces derniers mois, faut-il aujourd’hui avoir peur des compagnies asiatiques?

L’accidentologie des compagnies africaines a bien diminué, d’autant que la majorité des avions qui équipaient ces flottes, généralement d’anciens appareils soviétiques, ont fini au rebut. Aujourd’hui, il y a un nouveau foyer à risques inquiétant: l’Indonésie en particulier, et l’Asie du sud-est de manière plus globale. Il y a un développement très fort de l’aérien dans le sud-est asiatique, avec des compagnies qui achètent des avions neufs à tour de bras, à l’instar de Lion Air, qui a acheté d’un coup 230 Airbus neufs. L’état des avions n’est donc pas la cause des accidents de ces derniers mois.

Alors comment expliquer ces événements?

Ces compagnies, qui connaissent un développement fulgurant, ont un besoin énorme de personnels pour prendre les commandes de leurs appareils. Et lorsqu’elles doivent embaucher d’un coup des centaines de pilotes, certaines sont peu regardantes sur leurs qualifications.

Par ailleurs, ce sont le plus souvent des compagnies low cost, qui font peser une pression opérationnelle énorme sur les pilotes. En clair: les commandants de bord et copilotes y ont beaucoup moins de prérogatives qu’ailleurs. Ils sont plus fréquemment obligés de voler sous des conditions météorologiques défavorables et, du fait de la pression financière qui pèse sur eux, ont moins d’options de déroutage en cas de problème. Ils doivent, quelles soient les conditions, atteindre l’aéroport d’arrivée, même lorsqu’un changement de cap serait plus sûr. Tout ceci, doublé de cadences infernales, multiplie les risques d’accidents. Le facteur humain est le plus souvent la cause des crashs d’avions asiatiques.

Ces compagnies ne sont-elles pas contrôlées?

Le problème de ces compagnies, c’est qu’elles s’affranchissent des règles de sécurité. En 2007, un avion de la compagnie thaïlandaise One-Two-Go Airlines s’est crashé à Phuket, là encore à l’atterrissage. Et il s’avère que cette compagnie, blacklistée en Europe et fermée depuis 2009, trichait sur les heures de vol de ses pilotes, qui dépassaient largement les maximums légaux.

Par ailleurs, elles font l’objet d’assez peu de contrôles de la part des autorités nationales. Et en Europe, si la plupart d’entre elles sont blacklistées, des passagers français peuvent très bien embarquer pour des «bouts de lignes», voler depuis la France sur des compagnies nationales sûres, et rejoindre un coin un peu isolé par des vols assurés par ces compagnies. Ce sont des trajets très courts, mais qui peuvent être à haut risque.

Il faut tirer la sonnette d’alarme, les compagnies du sud-est asiatiques ne sont pas toutes sûres. Les passagers sont en droit d’attendre mieux.

La Malaysia Airlines, qui a connu deux crashs rapprochés, est-elle à mettre dans le même sac?

La Malaysia est le parfait contre-exemple. Le vol MH 17, qui s’est crashé en Ukraine, a été abattu par un missile. Quant au vol MH 370, qui s’est volatilisé après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, on ignore encore ce qu’il s’est passé et aucun débris n’a jamais été retrouvé. A ce jour, le mystère reste entier autour de ce vol.

En l’état actuel des connaissances que l’on a sur la Malaysia, ce ne sont pas des problèmes intrinsèques à la compagnie qui peuvent être pointés. Par ailleurs, c’est une compagnie «flag carrier», une compagnie nationale. La Malaysia n’a donc rien à voir avec les compagnies low cost du sud-est asiatique. Aujourd’hui encore, je la considère comme une compagnie tout à fait sûre.

Source: 20minutes.fr

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