Depuis une semaine, le gouvernement malien procède à la pulvérisation des marchés et des gares routières de la capitale Bamako. L’objectif est de décontaminer les surfaces des virus et bactéries pour limiter la propagation du coronavirus. En un mois, le pays a enregistré plus de 2000 nouvelles contaminations au Covid-19.
Avec notre correspondant à Bamako, Kaourou Magassa
Hamadoun Dicko, chef de la division hygiène de la direction régionale de la Santé, galvanise ses troupes. « Vous êtes des guerriers, vous allez en guerre contre le virus Sars-CoV-2 qui est le virus du coronavirus. Donc il faut que vous soyez solidaires. Ok ? Bonne chance et du courage à tout le monde », leur déclare-t-il.
À la nuit tombée, au moment où marchands et clients ont déserté les lieux, vêtus de combinaisons blanches et munis de bonbonnes pulvérisatrices remplies de chlore en poudre dilué, une centaine d’agents s’attaquent simultanément à trois marchés du nord-est de Bamako.
« En mettant ce produit sur ces supports-là, tels que les piliers des hangars, les tables, les chaises et les poignées de portes, le virus qui est contenu dessus va être neutralisé », assure l’un d’eux.
Au marché de Sotuba village, Ibrahim Maïga, assis devant sa boutique, observe les agents pulvérisateurs. Masque sur le nez comme ses deux amis, il se questionne sur les mesures barrières pas suffisamment respectées. Selon lui, « s’ils pouvaient venir également en journée, faire comprendre à nos mamans les réalités de la maladie et demander aux gens de porter les masques et de se laver les mains, ce serait bien, car certains le font et d’autres pas. »
Les marchés de la capitale ne seront pas tous décontaminés quotidiennement, ce qui soulève la question de la possible résurgence des germes. Dans leur action, les agents de la protection civile et des services de santé espèrent atteindre une cinquantaine de marchés de Bamako d’ici le 11 janvier, date de fin de la première phase de pulvérisation.
Source : RFI