Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Cour d’assises : La mort pour l’obsédé sexuel

Obnubilé par sa libido il tue son épouse face au refus de celle-ci de coucher avec lui. Ensuite, il tente de violer celle de son voisin pour le même motif

 

La peine de mort ! C’est la sentence prononcée à l’encontre de « D ». Cet individu a comparu en Cour d’assises pour « coups mortels et tentative de viol ». Le premier sur sa propre femme, et le second sur l’épouse d’un voisin. Les deux faits semblent s’être passés la même nuit, à quelques minutes d’intervalles seulement.

Nous sommes à Dandaresso (Sikasso). Plus précisément, le 30 janvier 2018, vers 5 h du matin. Apparemment, l’envie d’entretenir un rapport intime tenaillait D à cette heure de la nuit. Sans chercher à comprendre quoi que ce soit, il a rejoint DC, son épouse qui se trouvait dans la cuisine. Puis, il l’invite de le suivre dans la chambre toute affaire cessante, pour avoir des rapports intimes avec lui. Visiblement, la bonne dame ne semblait pas être prédisposée pour cela. Elle a ainsi adopté une attitude qui laissait clairement comprendre qu’elle n’avait aucunement envie de rapports sexuels à cette heure là. Erreur.

Cela était suffisant pour que l’époux pique une vive colère. Difficilement, il pouvait comprendre un refus de son épouse légale de coucher avec lui. Conséquence, une vive altercation verbale s’en est suivie entre le couple dans la cuisine. Au cours de cette discussion, l’homme semble avoir perdu la raison. Du moins, il a plutôt écouté son cœur aux dépens de la raison. Dans le feu de l’action, D se saisit d’une hache qu’il avait à portée de main. Puis, sans réfléchir par deux fois, il assena plusieurs coups sur plusieurs parties du visage de son épouse.

Les coups ont été si violents que la pauvre dame n’a pas résisté une seconde. Toute couverte de sang, elle s’écroula sous les yeux de son assassin de mari. Celui-ci l’abandonna dans un bain de sang pour enfourcher sa bicyclette. Au lieu de s’enfuir, il se dirigea vers le domicile du pasteur de l’église du village. Il fait irruption dans la cour du domicile de l’homme de Dieu.

Tenaillé par une folle envie
Là, il tombe nez à nez avec l’épouse de celui-ci qui se dirige vers les toilettes. Toujours tenaillé par l’envie d’entretenir un rapport sexuel avec une femme, D se donne le temps d’attendre que celle-ci sorte des toilettes. à peine la femme sortie, comme possédé par un mauvais esprit, D lui barre la route pour l’empêcher de rentrer dans sa chambre. Puis, sans tergiverser, il lui exprime avec force son désir de coucher avec elle. Et tout de suite. L’épouse du pasteur est tombée des nus. Complètement prise de cours, elle tente de s’échapper. Mais, l’homme parvient à la maîtriser avant de la terrasser pour se coucher sur elle. La dame tente de résister, mais son agresseur ne lui donne pas le temps. Il l’attrapa à la gorge avec ses deux mains et tente de l’étrangler, avec la ferme volonté d’avoir un rapport intime avec elle sur place.

Dans un effort ultime, la dame parvint à alerter son époux qui dormait dans la chambre. Le Pasteur est précipitamment sorti de sa chambre et coïncide avec la scène. Il se jette sur l’agresseur de son épouse qu’il frappe avec un morceau de brique sur la tête. Sous l’effet du coup reçu, D a finalement lâché sa victime. Cette dernière et son époux se sont réfugiés dans leur chambre.

Après avoir repris ses esprits, l’agresseur a précipitamment quitté les lieux en proférant des menaces. Et lorsqu’il est retourné chez lui, il a trouvé que son épouse est morte à la suite des coups qu’il lui a administré peu de temps avant. Mais entre temps, les parents de celle-ci avaient déjà fait la découverte du corps sans vie de leur fille. D’où les raisons de la comparution de cet individu violent devant les juges de la Cour d’assises pour s’expliquer sur les faits sus dessus cités.

À la barre, l’accusé n’a même pas cherché à faire le faux-fuyant. Il a, sans ambages, reconnu les faits. Maintenant, il lui fallait trouver un moyen pour se défendre dans l’espoir de se sortir d’affaire. Pour cela, il n’a pas hésité une seconde à charger sa défunte épouse. Il l’accuse d’avoir été la première à l’agresser. D’après ses explications, après avoir refusé de coucher avec lui, à la suite de l’altercation et du duel, la défunte s’est saisie d’une hache avec l’intention de lui assener des coups. Et, c’est avec le même objet tranchant qu’il se serait servi pour frapper sa victime à plusieurs reprises à la tête.

Mais le président de la Cour lui demande d’expliquer les raisons pour lesquelles, il a donné plusieurs coups de hache à son épouse. « Je voulais avoir des relations intimes avec elle », répond l’accusé. Le juge lui demande avec précision si, au moment des faits, il n’a pas agi sous l’effet de quelque chose. Réponse de l’accusé. « J’étais sous l’effet de ma pulsion sexuelle ». Parlant de la femme du pasteur, l’obsédé sexuel a reconnu avoir tenté de coucher avec cette dernière, pour assouvir sa libido. En outre, sur ce point précis, il s’est empressé d’ajouter qu’au moment des faits, il a confondu l’épouse de l’homme de l’église à l’aide-ménagère.

Lorsque l’épouse de l’homme de foi s’est présentée à la barre pour témoigner, c’est pour charger son agresseur. « Il a tenté de me violer et je me suis défendue. C’est mon mari qui est venu me sauver », a-t-elle clairement dit.
Le ministère public a fait un récit des faits tels qu’ils se seraient produits. Partant des images photographiées de la victime, le magistrat debout a centré sa plaidoirie sur la violence des coups portés sur la pauvre dame et, qui ont entrainé sa mort.

Le défenseur des citoyens a écarté toute idée de tendresse envers celui qu’il a qualifié d’obsédé sexuel ; qui a été surtout jugé par le passé par le tribunal correctionnel toujours pour une histoire de femme. « Le meurtre ne l’a pas suffit. Il profite pour aller commettre un viol. Heureusement que la loi est là pour punir ces faits », a-t-il indiqué.

Le conseil de l’accusé tentera de faire croire à la Cour que son client ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. C’est pourquoi, l’avocat de la défense a qualifié l’inculpé de dément. D’où sa ferme volonté de solliciter la Cour l’application de l’article 28 du code pénal qui traite du cas de ceux là qui souffrent de cette pathologie. Hélas, cette plaidoirie ne pouvait pas porter fruit, en présence des documents médicaux contenu dans le dossier. Ces documents confirment que D était bel et bien portant pour qu’il soit jugé et condamné. D’où sa condamnation à la peine citée plus haut.
Tamba CAMARA

 

…JALOUX À MOURIR

Toujours pour des motifs liés au sexe, B s’est rendu justice en assenant des coups de machette mortels à celui qu’il soupçonne de faire la cour à son épouse. Curieusement, il pensait qu’il avait raison sur toute la ligne, tout simplement parce qu’il semble que sa victime rentrait chez lui par effraction à cause de sa femme. C’est pourquoi, il a manifesté son étonnement lorsque les juges lui ont rappelé qu’il n’a pas à se rendre justice même s’il a pris son épouse les mains dans le sac. Autrement dit, rien ne saurait justifier le fait d’ôter la vie à son prochain, sous quel que motif que ce soit.

C’était dans la nuit du 7 au 8 octobre 2018, à Zantiguila, Commune rurale de Danderosso, (Sikasso). B avait certainement des preuves irréfutables sur le fait que sa femme découchait avec un certain AG. Apparemment, ce dernier n’hésitait pas à rentrer chez lui par effraction pour aller convoiter sa femme. à la date sus-indiquée, il tend un piège à son « voleur d’épouse ». Puis, il lui asséna des coups de machette qui lui ont d’abord occasionné des blessures profondes. Transporté d’urgence à l’hôpital, le malheureux succombera quelques instants plus tard. La Brigade de la gendarmerie se charge du dossier. Le mari jaloux est vite recherché, puis interpellé et inculpé de « coups mortels ». D’où sa comparution en assises pour y être jugé conformément à la loi.

Face aux juges, B n’a pas cherché à se disculper. Il a reconnu les faits tels que ressortis dans l’arrêt de renvoi. Et il le confirme par ces mots. « Il rentrait nuitamment par effraction dans la cour de mon domicile pour se rendre dans la chambre de ma seconde épouse. Je lui ai administré un coup de machette », a-t-il déclaré, visiblement sans regret. Après cette déclaration, l’inculpé tempère. Il précise qu’il ne connaissait pas en réalité qui était cet intrus qui entrait dans sa concession de façon répétée.

C’est ainsi qu’il a décidé de comprendre pour en découdre avec lui. D’où sa réaction qui a été fatale à sa victime. « Je l’ai fait pour qu’il arrête de fréquenter ma maison nuitamment », répond l’inculpé à la question du président de savoir pourquoi il a agi ainsi. « Tu avais veillé durant la nuit pour l’attendre de pied ferme », renchérit le président. Réponse de l’accusé : « cela m’a surpris et dépassé que quelqu’un puisse entrer chez moi par effraction ». Partant de là, les juges estiment que l’inculpé a préparé son coup. D’où sa préméditation, tel que soutenu par le ministère public.

La défense pense que s’il y a quelqu’un à mettre en cause, c’est bien la victime qui a osé escalader le mur de clôture de la concession de son bourreau. « Si les choses devaient se passer normalement, c’est la victime qui devait être à la barre. Nous plaidons coupables, mais les faits sont causés par le comportement illégal et infractionnel de la victime », a indiqué l’avocat. Celui-ci est allé jusqu’à demander à la Cour de reconsidérer l’infraction de coups mortels en homicide involontaire. Visiblement, la Cour ne semble pas avoir tenu compte cette la plaidoirie. Reconnu coupable avec des circonstances atténuantes, l’accusé a écopé de 5 ans de réclusion criminelle.

T.C

Source : L’ESSOR

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance