Elèves comme enseignants, employés des secteurs privés tout comme dans les secteurs publics, tout le monde reçoit présentement sa petite dose venant de l’énergie du Mali. La récurrence du problème fait que des milliers de personnes continuent d’encaisser des pertes énormes, jour après jour, sans aucune amélioration de la situation écœurante de délestages dans tout le pays.
A Bamako, capitale du Mali, de même que dans de nombreuses villes du pays, l’accès à l’électricité devient de plus en plus un luxe pour des paisibles citoyens. L’ampleur de la situation fait que l’on ne peut aucunement faire une journée entière sans assister à des coupures. Même si des efforts semblent être consentis par les plus hautes autorités, nombreux sont ces Maliens qui demeurent asphyxiés par ce phénomène. Les coupures d’électricités ont présentement poussé des chefs de familles à s’offrir des lampes rechargeables, des lampadaires munis d’un système de panneaux solaires et autres projeteurs. Des ampoules chargeables et d’autres outils sont devenus vendables en cet instant précis, au niveau des boutiques et les lieux de vente. Dans un reportage réalisé par nos confrères de ‘’Studio Tamani’’, il ressort que ces délestages plombent des activités économiques des femmes. Ils impactent négativement sur l’activité de ces femmes transformatrices, de même que celles des tailleurs, des vendeuses de jus ou de glace, des propriétaires d’imprimerie, ceux de pressing et même des directeurs de journaux. Sur les réseaux sociaux, des dénonciations pullulent à ce sujet. « Energie du Mali, un délestage excessif pour une population entièrement indépendante du courant. Le Mali traverse une crise sans précèdent dans le domaine de fourniture d’électricité depuis quelques temps. Bien que ce problème ait été toujours d’actualité, il n’a jamais atteint une telle ampleur ». « La nuit, Bamako semble être une ville déconnectée du reste du monde en raison de la récurrence des coupures électriques. Pourtant, dénonce-t-on sur la toile, cette situation était prévisible, mais rien n’a été fait pour l’empêcher ». La situation encore pure durant la journée, témoignent d’autres personnes. En pleine journée où les chefs de familles sont censés être au travail, les élèves et étudiants en classe, et les femmes aux différentes activités, l’énergie du Mali a toujours eu du mal, depuis quelques mois, à fournir de l’électricité au Peuple. « Pendant la journée, la situation est aussi préoccupante. La population qui reste largement dépendante de l’électricité endure de plein fouet les conséquences de la présente crise qui semble malheureusement échapper même aux plus hautes autorités de la transition », enchaîne une autre personne. Par conséquent, dit-on, tous les secteurs se trouvent paralysés, y compris les administrations publiques, les hôpitaux publics, les cliniques privées et tant d’autres secteurs. Des assurances avaient pourtant été données, courant le mois d’octobre dernier, aux Maliens par l’actuelle ministre de tutelle, en l’occurrence Bintou Camara, lors d’une sortie effectuée sur la chaîne nationale (ORTM). La responsable du département de l’Energie et de l’Eau promettait aux Maliens qu’une solution sera trouvée au problème ce, dès le lendemain de son intervention sur le plateau de la télévision nationale. Des semaines après, voilà que la situation n’ait pas bougé d’un iota. Par conséquent, des entreprises continuent d’encaisser des pertes se chiffrant à des millions de nos francs à cause du phénomène. Quant aux élèves, il suffit d’être dans une famille pauvre ou non dotée d’un groupe électrogène, pour passer toute la nuit sans parfois apprendre ses leçons. L’avenir des enfants se trouve ainsi menacé, de même que de nombreux secteurs qui peinent à s’adapter à cette situation « embarrassante ». Qui pour dire à Assimi Goïta que l’heure est grave ?
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS